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01/09/2016

HENRI LABORIT, ENFANT TERRIBLE DE LA RECHERCHE MEDICALE

Henri Laborit (1914-1995), dont les découvertes transformeront la médecine contemporaine, s'intéresse, entre autres, à une molécule : la chlorpromazine qui deviendra le principe du premier "tranquillisant" du monde. Ce passionné de biologie a une "âme de flibustier" et ne peut qu'être attiré par cette science encore récente en 1945.

 

Auteur de recherches sur les problèmes biologiques du comportement humain et sur l'hibernation artificielle, il "aspirait à devenir peintre ou poète sans songer toutefois à révolutionner l'expression artistique de son époque."

 

 

Mais voici une anecdote qui démontre le caractère frondeur de celui que l'on nommera le père de la "neuropsychopharmacologie" :



"Les Américains sont arrivés en Afrique du Nord et j'ai été désigné pour Oran à l'infirmerie de la caserne du port. Je dépendais d'un médecin-chef. Ce ne sont pas des mauvais bougres ces gars-là, ce sont des insuffisants techniques, ce qui est dramatique. J'avais une salle à l'hôpital militaire où j'opérais bénévolement des marins, ce qui a déplu à mon supérieur. Ne lui plaisait pas non plus que le matin je me lève à 6 heures pour monter à cheval et que j'arrive en bottes à l'infirmerie. Il voyait rouge. Un beau jour, on me convoque à la direction et on me dit : la seule chose qu'on vous demande actuellement, c'est d'être un bon médecin-major. Après la guerre vous ferez de la chirurgie. [...] Je rentre en période maniaque et peu de temps après j'apprends que le directeur du service de Santé doit passer par l'infirmerie de la caserne. Je vais aussitôt trouver un vieux second maître que j'avais vu plusieurs fois le dimanche sur le bout de la digue pêcher avec un grand chapeau de paille, une canne et une boîte à asticots verte. Je lui demande de me prêter ses instruments. À une heure de l'après-midi, je me mets à la porte de l'infirmerie en uniforme, avec le chapeau de paille, la boîte d'asticots en bandoulière et la canne à pêche à la main gauche comme une hallebarde. La voiture du médecin-général stoppe devant l'infirmerie, j'ouvre la porte et je présente les armes avec ma canne à pêche. J'ai cru qu'il allait avoir un infarctus. Il me dit de prendre les arrêts."

 

 

Le grand public découvrira Henri Laborit par ses livres, qui connurent une importante diffusion, publiés à partir de 1968, et surtout grâce au film d'Alain Resnais : Mon Oncle d'Amérique.

(Bibliographie : L'Alchimie de la découverte par Fabrice Rouleau / Henri Laborit. Éditions Grasset et Fasquelle, 1982).

 

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                                          Henri Laborit.

 

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