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24/11/2016

"PANNEAU POUR L'HOTEL PARTICULIER..." PAR BOGAIEVSKI

Panneau pour l'hôtel particulier de N. P. Riabouchinski par Constantin Bogaïevski


Dans cette œuvre du peintre russe Constantin Bogaïevski (1872-1943), les nuances de marron, des plus claires aux plus sombres, dominent : les arbres et leurs racines apparentes, les troncs, la terre, la rivière elle-même où se reflètent des arbres aux frondaisons brunes, plantes, cailloux, jusqu'aux cieux et aux nuages, tout est couleur de caramel, de chocolat.


Dans un tronc d'arbre dont la masse colossale s'étire pour atteindre les nuages, des gradins quasiment infranchissables conduisent d'une façon on ne peut plus improbable jusqu'à un palais construit au sommet du tronc gigantesque, repaire d'un amant de la Solitude. Monde fascinant, site irréel, univers inaccessible dédié à la spiritualité la plus élevée, demeure d'un ermite... Rêves d'un peintre qui prévalent sur la réalité. Désir d'entrer dans cette œuvre fascinante et d'y vivre loin des mille agressions de l'existence...

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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               Panneau pour l'hôtel particulier de N. P. Riabouchinski

                                  par Constantin Bogaïevski.

 

16/11/2016

"JUMENTS ET POULAINS" PAR GEORGE STUBBS

George Stubbs (1724-1806), peintre animalier anglais, s'est surtout intéressé aux chevaux - il fut l'un de leurs meilleurs peintres - ainsi qu'aux sports équestres.

 

Par l'intermédiaire de la gravure, son influence s'exerça sur Géricault et Delacroix.

 


Le tableau Juments et poulains dans le paysage, qui fait partie d'une série d'œuvres : Juments et poulains (1760-1770), offre une vision empreinte de sérénité. Le paysage est légèrement flou à l'arrière-plan. Les chevaux, si paisibles, sont d'une grande beauté.

 

 

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

 

stubbs_juments.jpg

 

                        Juments et poulains dans le paysage par George Stubbs.

10/11/2016

HAROUN TAZIEFF ET LES SISMOGRAPHES EN FOLIE

Haroun Tazieff (1914-1998), géologue, volcanologue, ingénieur agronome, auteur de livres de vulgarisation et réalisateur de films documentaires, naquit à Varsovie, en Pologne. Son père venait du Turkestan et sa mère de Dvinsk, au sud des pays baltes. Il passa sa petite enfance en Géorgie où sa mère et lui faillirent mourir de faim dans l'Union soviétique naissante. Son père fut tué lors des premiers combats. La mère et l'enfant se réfugièrent en Belgique où Haroun fit ses études.

 

"Étudiant en agronomie et géologie à l'université de Bruxelles et de Liège, il découvre l'alpinisme sur les splendides falaises de la Meuse." (Jean Lacouture)

 

En 1948, il fut le témoin de sa première éruption volcanique, au Congo, sur la rive nord du lac Kivu, l'éruption du Nyamlagira. Une expérience foudroyante !

 

Pour Haroun Tazieff, de nationalité russe, puis naturalisé belge (ensuite naturalisé français), le roi des Belges Léopold III créa, en 1957, le Centre national de volcanologie. Tazieff sera, par la suite, à l'origine de l'Institut international de recherches volcanologiques à Catane, en Italie. 

 

Laissons sa femme, France Tazieff, nous parler de celui qui était surnommé Garouk.

[J'aimais me promener avec Garouk. Il m'émerveillait par sa connaissance des insectes et par la beauté qu'il découvrait en eux. J'ai aussitôt ressenti chez lui ce désir, qui l'animera toute sa vie, de partager son savoir et ses enthousiasmes.

Non seulement il était un athlète, un amoureux de la nature, un scientifique, mais il était aussi épris de peinture, au point d'avoir voulu y consacrer sa vie. À la fin de ses études d'agronomie, il avait passé près de vingt mois à peindre. Il avait renoncé quand il avait réalisé que, pour vivre de sa peinture, il fallait plaire. Or il tenait par-dessus tout à son indépendance.

Engagé volontaire dans l'armée belge, Garouk devait rentrer en Belgique. En partant, il me dit simplement : "Venez me voir à Bruxelles, je vous montrerai les peintures de nos musées."]

 

Venons-en à l'anecdote qu'Haroun Tazieff nous conte lui-même :

"Un jour, à l'Etna, n'ai-je pas vu des sismographes en folie tracer d'une aiguille rageuse d'invraisemblables secousses qui laissaient pantois le sismologue de service ? Burlesque phénomène qui, n'eût été ma curiosité pastorale, aurait pu faire l'objet d'une savante publication. Descendant le long de la piste qui menait aux appareils détecteurs, je découvris un troupeau de chèvres en train de brouter les câbles électriques reliant les enregistreurs ; toutes ces mesures nécessitant un matériel sophistiqué, souvent fragile et supportant mal un séjour aussi fumeux !"

 

(Bibliographie : Haroun Tazieff, une vie de feu. Témoignages recueillis par France Tazieff et Jean Lacouture - Éditions Glénat, Grenoble, 2004).

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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                                          Haroun Tazieff (Etna)

    Site : http://mountain.wilderness.pagesperso-orange.fr/garants/tazbis.htm

 

03/11/2016

"OPHELIE" PAR RIMBAUD

 

                        "Ophélie 

  

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles

La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,

Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...

On entend dans les bois lointains des hallalis. 

 

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ;

Voici plus de mille ans que sa douce folie

Murmure sa romance à la brise du soir.

  

Le vent baise ses seins et déploie en corolle

Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;

Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,

Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.

  

Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;

Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,

Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :

Un chant mystérieux tombe des astres d'or.

  

Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !

Où tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !

C'est que les vents tombants des grands monts de Norwège

T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;

 

C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,

À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;

Que ton cœur écoutait le chant de la Nature

Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;

 

C'est que la voix des mers folles, immense râle,

Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;

C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,

Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !

 

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! 

Tu te fondais à lui comme une neige au feu :

Tes grandes visions étranglaient ta parole

Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !

 

Et le poète dit qu'aux rayons des étoiles

Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,

Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,

La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys." 

 

(Arthur Rimbaud).

 

millais_ophelie.jpg

                            Ophélie par John Everett Millais.

 

17:04 Publié dans Poèmes | Tags : ophélie, poème, rimbaud | Lien permanent | Commentaires (0)