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27/10/2016

"LE ROYAUME PACIFIQUE" PAR EDWARD HICKS

Le Royaume pacifique (1830) représente la réconciliation paradisiaque des hommes et des animaux.

 

Cette toile est l'œuvre d'un peintre de l'Âge d'Or américain, Edward Hicks. Dans ce tableau, tout n'est qu'infinie bonté. De jeunes enfants caressent des animaux... habituellement sauvages, l'un des bambins grimpe sur le dos d'un lion aux yeux tendres. Chevreaux, tigres, agneaux, léopards, bœufs, ours sont assis, flancs contre flancs.

 

À l'arrière-plan, parlementant avec des Indiens, figure William Penn, le fondateur, à la fin du XVIIe siècle, de la Pennsylvanie qu'il dota d'une législation bientôt devenue modèle des institutions américaines. Il fut aussi le défenseur des Indiens Peaux-Rouges. Voltaire admirait William Penn, homme d'État et "prophète de la lumière intérieure".

 

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                   Le Royaume pacifique (1830) par Edward Hicks.

14/10/2016

PHILIPP OTTO RUNGE ET LA "PERFECTION COSMIQUE"

Philipp Otto Runge (1777-1810), peintre allemand, fils d'un négociant notable de Poméranie, se lia d'amitié avec le poète Ludwig Tieck, membre des "Romantiques d'Iéna". Cette amitié lui offrit une belle source d'inspiration.

 



"Runge rêvait d'un art basé sur une inspiration qui enfonçait ses racines dans la religion mystique de la nature." Le thème central de son œuvre était la "perfection cosmique, au rythme de ce qui deviendra et de ce qui n'est déjà plus, du terrestre et du spirituel." La vie trop courte de Runge - il fut emporté par une maladie pulmonaire à trente-trois ans - ne lui laissa pas le temps de réaliser pleinement ses aspirations, mais "c'était la voie qui menait à cette perfection qui importait le plus."

 

  

Son frère, Daniel, resta son mentor et protecteur toute sa vie. Grâce à lui, Philipp Otto put "mettre en pratique sa conception d'une vie d'artiste, pure, libre et indépendante."

 

 

(Bibliographie : La Peinture Romantique par Horst Koch. Texte français : Pierre Crèvecœur. Berghaus Verlag, 1985).

 

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                        Le Matin (1808) par Philipp Otto Runge.

06/10/2016

LA POULE NOIRE D'ALBERT CALMETTE

Le bactériologiste français Albert Calmette (1863-1933), fut médecin de la Marine, fondateur et directeur de l'Institut bactériologique de Saigon. Il créa l'Institut Pasteur de Lille, puis devint sous-directeur de l'Institut Pasteur de Paris. Avec le vétérinaire et microbiologiste français Camille Guérin, il inventa la méthode de vaccination préventive de la tuberculose par le vaccin Calmette-Guérin, le B.C.G.

 


Albert Calmette est "de taille moyenne, élégant et soigné. Une moustache et une barbe légère lui donnent un aspect romantique. Il a des yeux étonnamment clairs." L'adolescent éperdu d'exotisme, le voyageur émerveillé est devenu un officier de marine instruit, un médecin dont la modestie cache la supériorité dans maints domaines car "la chimie, la physique, la botanique, la zoologie, tout l'intéresse. Dans son travail comme dans sa vie privée tout est ordonné et clair. Ce qu'il apprend, il le note d'une plume alerte sur des fiches qu'il classe aussitôt."

 

 

En Indochine, le savant, cet homme méticuleux et pondéré qui cherchait comment combattre l'action des venins, laissa exploser un jour une profonde colère.

"Depuis des siècles, les Chinois et les Indiens d'Amazonie usent de l'écorce de certains arbres ou de noix de cédron contenant de la strychnine comme antidote des venins.
Au Mexique, certains Indiens "curados de culebras" ont le privilège de pouvoir être mordus par les plus venimeux des serpents, les crotales, sans aucun dommage.
Leur "mithridatisation" comporte des rites compliqués : l'absorption des tubercules d'une plante toxique appelée "mano de sapo", et une série de onze inoculations minimes faites alternativement à droite et à gauche, en se servant de la dent d'un crotale tué un vendredi. Sans doute les charmeurs de serpents de l'Égypte, de Tunisie et de l'Inde détiennent-ils des secrets de même ordre. En France, les chasseurs de vipères de la Creuse ou du Jura se font mordre impunément. [...]
Depuis qu'ils savent ce qu'est son laboratoire, les indigènes lui apportent volontiers les reptiles qu'ils capturent. Il lui passera par les mains, après le
Naja Tripudians, un nombre invraisemblable de serpents dangereux qu'on lui expédie du monde entier : des serpents à lunettes d'Asie, des serpents à sonnette d'Amérique du Nord, des vipères "fer de lance" de la Martinique, des najas d'Égypte, des vipères à cornes, des serpents bananiers d'Indochine, des vipères de France, des scorpions."

 

 

 

Albert Calmette conte cette anecdote : "Dans mon laboratoire de Saïgon, le premier animal vacciné auquel je pus faire supporter plusieurs doses mortelles de venin fut une poule noire que je conservai précieusement. Un beau matin, en arrivant au laboratoire, mes aides indigènes m'apprennent que cette poule, avec quelques autres, avait été volée pendant la nuit. J'en éprouvai une grande irritation, je fis aussitôt savoir dans mon entourage que cette poule était empoisonnée, et que celui qui la détenait s'exposait aux pires calamités... Le lendemain, au petit jour, la poule noire avait réintégré sa volière, et c'était bien la même, car elle se montrait réfractaire à l'intoxication venimeuse."

 

 

 

 
Ce succès immunologique eut donc lieu grâce à son sens de la psychologie jouant sur la peur ancestrale des malédictions...

 


(Bibliographie : Albert Calmette et le B.C.G. par Roger Kervran. Hachette, 1962).

 

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                                        Albert Calmette.