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04/05/2013

"UN PHILOSOPHE LISANT" DE FRAGONARD

Un homme très âgé, à califourchon sur une chaise, un bras posé sur des centaines de feuilles, une main crispée sur le dossier de sa chaise, déchiffre fébrilement, le regard presque halluciné, un grimoire posé sur sa table de travail. Plus rien n'existe pour lui, hormis le Savoir, sa nourriture spirituelle, qu'il cultivera jalousement jusqu'à son dernier souffle.


 

"Venant de la gauche, de derrière la tête du vieillard, la lumière dramatise cette image de l'action, glissant le long des arêtes où elle trouve à courir, plis des vêtements, tranches du livre, mèches de cheveux, saillies des doigts et du visage. Mais tel est l'étonnant renversement que permet le jeu pictural de Fragonard : quoique dérivant d'une source naturelle la lumière semble aussi bien éclairer le livre qu'en émaner. Ce double éclairage, à la fois intérieur et extérieur, physique et spirituel, est le secret de langage inventé par le peintre pour donner à son image toute sa richesse dynamique."

 

(Bibliographie : Fragonard, l'instant désiré par Florian Rodari (Éditions Herscher, Paris, 1994).

 

(Écrit par Améthyste)

 

fragonard,un philosophe lisant

  

                     "Un Philosophe lisant" (vers 1769) de Jean Honoré Fragonard

                                                           (Kunsthalle, Hambourg).

  

Commentaires

Très âgé mais lisant sans monocle, binocle ou pince-nez!

Écrit par : christiana | 08/05/2013

En prolongement à votre intéressante présentation - sous l’éclairage de Florian Rodari - de ce « philosophe lisant » , et en guise de réflexion, voici - à propos de cette même œuvre – un commentaire lu sur internet, écrit par Christophe Van Rossom (Né en 1969, il enseigne au Conservatoire Royal de Bruxelles, à l’Ecole de Recherche Graphique et à l’Université Libre de Bruxelles. Conférencier, auteur de nombreux articles et études, il est aussi poète et essayiste.).


« Lire offusque, déroute, éberlue. Les yeux hagards, mauves de fatigue, ne peuvent se détacher de la page. Les mains se crispent, comme dans le désir. Il n’est pas d’au-delà, dans la sidération, aux phrases qui accrochent le regard. »

Écrit par : Jean-Claude | 14/05/2013

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