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14/10/2012

LA DAME BLANCHE, LES LEGENDES DU PAYS D'OC

Maintes légendes entourent les Dames blanches, belles créatures diaphanes, qui errent dans les châteaux en ruine. Tout au long des siècles, elles hantent tristement les tours abandonnées, se souvenant d'un drame qu'elles ont vécu jadis.

 

"Les eaux du lac se sont refermées sur une princesse. Aussi, pendant les orages, la dame blanche apparaît à une tour en ruine. Elle prie pour que les gens qui sont dehors, qui travaillent, aient le temps de se mettre à l'abri."

"La dame blanche apparaissait la nuit de chaque vendredi, au milieu de lueurs phosphorescentes, sur les ruines de la grande tour carrée. Elle poussait des cris plaintifs et déchirants jusqu'à ce qu'une bonne âme désignée par le sort lui eût apporté un pain de beau froment et une pinte de vin qu'elle devait déposer, en se signant trois fois, sur une large dalle élevée à l'extrémité du chemin de la tour."

 

 

(Bibliographie : Croyances populaires des Pays d'Oc de Jean-Pierre Piniès (Éditions Rivages, Marseille, 1984).

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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                     "The Lady of Shalott" (1888) de John William Waterhouse.

 

                   

Commentaires

A quelques lieux de ma ville wallonne de Theux et des ruines de son château moyenâgeux de Franchimont qui inspira à Joseph Mallord William Turner quelques aquarelles (Richard vous en parla) - conservées à la Tate de Londres – l’on raconte qu’une Dame blanche, belle créature, errante elle aussi, « la Dame blanche du Château de Harzé » hante les lieux - en excellent état de conservation - se souvenant d'un drame jadis vécu.

Certes, les versions que l’on entend à son propos sont contradictoires. D'aucuns prétendent qu'un jour le vieux comte de Harzé attira chez lui un jeune seigneur qu'il savait amoureux de sa très jeune épouse, le drogua, le provoqua en duel puis le transperça – il était si affaibli - sous les fenêtres de la tour où il avait séquestré la comtesse : elle se jeta par la fenêtre et s'écrasa là où son jeune amoureux venait d'expirer. Depuis lors, chaque année en novembre, la Dame blanche reviendrait hanter le château. D'autres affirment que cette Dame, fille d'un hobereau du village, fut aimée puis abandonnée par ce jeune seigneur et que, de chagrin, la malheureuse serait devenue somnambule : souvent, la nuit, traversant les campagnes, elle viendrait errer sous les murs du château et on la verrait se promener en chantant tristement.

Peut-être ressemblait-elle à cette superbe " Lady of Shalott" de John William Waterhouse - exposée à la Tate Gallery - qui illustre magistralement votre article ?

Cette peinture, un cadeau de Henry Tate à la nation, cette Dame tout de blanc vêtue, est l'héroïne éponyme d'un poème écrit en 1833 par Lord Alfred Tennyson racontant l'histoire de cette princesse captive dans une tour sur l'île de Shalott, près de la cour du roi Arthur à Camelot : un étrange sortilège lui interdit de regarder la vie réelle par la fenêtre et la contraint à passer ses journées à tisser sur son métier les scènes de ce monde qu’elle ne peut voir, hormis au travers de l’image reflétée par un miroir. Un jour, regardant ainsi au loin, elle ne résiste pas à la vue du beau et courageux chevalier Lancelot et se retourne, bravant la malédiction qui la menace : le miroir se brise et, maudite, elle doit partir seule à la dérive pour périr au loin sur une barque dont la proue porte son nom.

La peinture de John William Waterhouse montre l’embarquement de la Belle pour ce voyage final : deux des trois bougies (qui représenteraient la vie de la princesse) sont éteintes, son emprise sur la chaîne du bateau paraît se relâcher, et comme le décrit le poème, les paroles de sa dernière chanson semblent se lire sur ses lèvres.

Connaissez-vous cette autre chanson, celle de l’artiste canadienne Loreena McKennitt « Lady of Shalott » que vous trouverez aisément sur You Tube ?

http://www.youtube.com/watch?v=MU_Tn-HxULM

Voici où je veux en venir car je m’aperçois que j’envahis exagérément, veuillez m’en excuser, cet espace de commentaires destiné à donner libre cours aux réactions de vos lecteurs ...

Cette artiste canadienne – je l’apprécie énormément et l’écoute souvent, tout en dessinant – qui chante cette « Lady of Shalott » dérivant sur sa barque jusqu’à la mort, a elle-même perdu en 1998 son fiancé, noyé avec deux autres personnes dans un accident de ... bateau ! Depuis cette tragédie, sa carrière semble plongée dans un sommeil profond dont elle ne sort que très rarement ...

Soyons raisonnable, tout cela n’est sans doute que le fruit du hasard. A moins qu’une sombre malédiction ne la poursuive ?

Écrit par : Jean-Claude | 14/10/2012

Novembre approche et la Dame blanche reviendra bientôt hanter le Château de Harzé... Mais je pense que les habitants des lieux voisins ne doivent éprouver aucune frayeur en apercevant cette belle créature tant elle paraît, certainement, douce, triste et désespérée.

Ces légendes, poèmes et chants sur les Dames blanches sont émouvants et bien belles la voix et la chanson de Loreena McKennitt, superbe musicienne. J'ai lu, à l'instant, qu'elle jouait de la harpe, du piano et de l'accordéon.

Vous n'avez pas à vous excuser, Jean-Claude, cet espace vous appartient ainsi qu'à tous les lecteurs qui souhaitent y déposer un message.

Merci infiniment pour votre si beau commentaire et pour le lien que vous nous offrez.

Écrit par : Améthyste | 15/10/2012

Sur la si belle geste arthurienne, je n'ai rien à ajouter pour l'instant, chère Améthyste, sinon qu'il faut chercher à, le plus souvent possible, en lire l'un ou l'autre épisode.

Sur la Dame blanche du château de Harzé, à quelques lieues de chez nous, Jean-Claude m'a ce soir appris son "existence".

(Une précision historique, sémantique même, que je m'en voudrais de ne pas ajouter, c'est qu'aux temps jadis, à la Cour de France, furent appelées "Dame blanche" - ou "Reine blanche" - les épouses royales devenues veuves et qui portaient des vêtements blancs en guise de deuil ... Mais ceci n'a strictement rien à voir avec cela !)

En revanche, sur un point, il me sied pour l'heure d'intervenir - pour vous rassurer, pour rassurer mon ami Jean-Claude et tous ceux que le talent et la carrière de Loreena McKennitt intéressent.

Quelque peu "alarmé" par les propos avancés ci-dessus par Jean-Claude, je me suis rendu tout simplement - certain que là, j'obtiendrais les renseignements à la meilleure source possible - sur le site même de l'artiste.

Parce qu'il y est indiqué que dès le premier décembre prochain, Loreena se produira dix soirées consécutives au Canada (Ottawa - Québec - Trois-Rivières - Montréal ... pour ne citer que les villes que je connais) ;
parce qu'il y est indiqué qu'en avril dernier, elle fit salle comble au Grand Rex, à Paris ; parce qu'il y est indiqué que ce printemps et cet été, plus de vingt villes dans onze pays européens eurent l'heur de l'applaudir dans le cadre de sa tournée "A Midsumer Night's Tour" ; parce qu'il y est indiqué que, non contente de ce périple, à plusieurs reprises, elle accepta d'assumer des concerts supplémentaires ; rassurez-vous donc, Améthyste, si vous aimez cette brillante artiste ; rassure-toi, Jean-Claude, si tu me lis, comme j'ai cru bon aujourd'hui de chercher à moi-même me rassurer, Loreena que tu m'as appris à connaître, partant, à aimer, sortit bel et bien toute cette année 2012 de ce "sommeil profond" dans lequel on voulut la "cloîtrer", aux fins de bel et bien se produire en nos terres continentales ...

Écrit par : Richard LEJEUNE | 15/10/2012

Oui, chère Améthyste, Loreena est une vocaliste incomparable et une multi-instrumentiste réputée. Je suis heureux que vous l’appréciiez.

Permettez-moi de répondre ici, en m’efforçant d’aller à l’essentiel, à l’avis de Richard, qui est bien loin de me convaincre.

Je conçois que l’adjectif « profond » utilisé dans mon commentaire était exagéré. Cela mis à part, ces « parce que » ne font que renforcer « mon » sentiment que Loreena ne sort que trop rarement du sommeil dans lequel elle a délibérément plongé sa carrière après le décès de son compagnon (j’écris « mon » sentiment ... car ils ne font référence qu’à une activité artistique centrée sur la seule année 2012, sur des concerts live (au Canada, elle est remontée sur scène après 5 années d’absence) ou ce nouveau CD intimiste « Troubadours on the Rhine » qui, à mon goût, n’a pas la flamboyance de ses opus passés innovants, ne comportant que des reprises, enregistré en une prise – l’heure de musique est captée dans son authenticité, sans artifices, dans les studios d’une radio allemande -.

Et il aura fallu attendre auparavant neuf années entre le dernier album studio « The Book of Secrets » de 1997 paru avant ce dramatique accident de bateau, et la production musicale en studio suivante « An Ancient Muse », heureusement exceptionnelle, sortie en 2006 : neuf ans, n’est-ce-pas long ?

Un long silence entrecoupé jusqu’en 2012 de quelques collaborations, apparitions live en CD, essentiellement pour des reprises, que j’ai suivies dans leur ensemble. Si, au moment de l’accident, elle travaillait en studio sur l’album « Live in Paris and Toronto » qui sortit en 1999, elle préféra ensuite s’impliquer dans de multiples œuvres caritatives comme sa Fondation « Cook Rees Memorial Found » créée en mémoire de son fiancé, vouée au sauvetage et à la sécurité en mer, ou comme un co-financement du Fonds de Secours de la Société du Croissant Rouge turc et de la Croix Rouge hellénique ...

Écrit par : Jean-Claude | 16/10/2012

Le roi Arthur, la reine Guenièvre, la fée Viviane, Lancelot du lac, la Table ronde... oui, Richard, que de textes inoubliables !

Écrit par : Améthyste | 16/10/2012

Bizarrement, aujourd'hui, mes réponses aux commentaires s'emmêlent.
Je vais donc contourner cette difficulté passagère :
Chers Richard et Jean-Claude, je m'aperçois que vous êtes en grande discussion artistique et amicale. Je me glisse donc discrètement dans votre échange et vous confie, hors sujet, que je commencerai à mettre en place, demain, une série de huit articles sur Vincent Van Gogh...

Écrit par : Améthyste | 16/10/2012

Excellent initiative, Améthyste, qui ne peut que réjouir ceux de vos lecteurs qui connaissent et apprécient Van Gogh grâce soit à ses toiles, soit à sa longue relation épistolaire avec Théo, principalement.

Connaissez-vous, sur cette même plateforme, le blog "Si l'art m'était conté" d'Alain, un de mes talentueux correspondants français ?

http://silartetaitconte.hautetfort.com/livre/


Il y a proposé un roman qu'il consacre au peintre et, actuellement, va reprendre après sa pause "vacances", la publication de certaines des lettres à son frère que je citai à l'instant ...

Écrit par : Richard LEJEUNE | 16/10/2012

Oui, Richard, je connais ce blog : "Si l'art était conté...". Et je vais parfois m'y promener.

Écrit par : Améthyste | 16/10/2012

Merci, Jean-Claude, pour toutes ces précisions concernant la carrière de Loreena et la création de sa Fondation suite au drame qui l'a frappée. Je pense qu'il s'agit là d'un magnifique exemple de résilience.

Écrit par : Améthyste | 16/10/2012

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