12/01/2017
"JARDIN DE L'HOTEL-DIEU..." PAR VAN GOGH
Décembre 1888. Vincent Van Gogh s'allonge sur son lit, prêt à mourir. Au sol, des serviettes ensanglantées, utilisées pour arrêter l'hémorragie de son oreille droite dont il a tranché le lobe avec un rasoir.
Le peintre sombre dans la folie. Le soleil noir de la démence éclate dans son cerveau en fusion, succédant au soleil rougeoyant qui embrasait sans répit son esprit, son coeur. Vincent Van Gogh est interné à l'Hôtel-Dieu. De nouvelles crises d'épilepsie apparaissent. Les médecins l'isolent dans une cellule.
"Si, après le drame de l'oreille coupée, Van Gogh se remet à peindre, c'est pour lutter contre la folie. Mais ça n'est pas que pour cela. Ses tableaux ne sont pas "thérapeutiques". Il s'inscrivent dans le grand œuvre de sa vie, comme les tableaux qui ont précédé et ceux qui suivront. Vincent écrit à plusieurs reprises que la peinture ne le fatigue pas, c'est au contraire l'impossibilité de peindre qui le ferait mourir... Aucune création ne peut se réduire à son contexte." (Roland Pécout).
Il réalise le Jardin de l'Hôtel-Dieu à Arles, toile apaisée, aux parterres fleuris bien ordonnés, aux bâtiments assagis. Quelques arbustes, au premier plan, se révoltent à peine de cette paix si nouvelle dans la tête de Van Gogh, sa tête récemment "prise par les angoisses et par les crises."
"La peinture, pour Van Gogh, est bientôt le seul lien qui le rattache à la vie. Les tableaux de ce temps-là donnent souvent l'impression d'une intensité accrue qui, cependant, n'a rien à voir avec son état maladif. Seulement dans la mesure où il est conscient, il est soudain pris d'une rage de création qui se justifie par le fait qu'il veut rattraper le temps perdu. Ces oeuvres révèlent la peine qu'il prend à ne pas se résigner et à prévenir de nouvelles crises par un travail encourageant et en créant des soupapes de sécurité à ses violents sentiments." (Ingo F. Walther).
(Bibliographie : . Itinéraire de Van Gogh en Provence par Roland Pécout (Les Éditions de Paris, 1994).
. Van Gogh par Ingo F. Walther (édition originale : Benedikt Taschen, 1987. Traduction française : Catherine Jumel).
(Écrit par Améthyste)
Jardin de l'Hôtel-Dieu à Arles (1889) par Vincent Van Gogh
(Collection Oskar Reinhart, Winterthur, Suisse)
Site : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=13004_21
13:32 Publié dans Peinture | Tags : vincent van gogh, jardin de l'hôtel-dieu à arles, oreille coupée, folie de van gogh | Lien permanent | Commentaires (0)