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29/07/2012

AUTOUR DE MANDORGUES

 

Dans MANDORGUES, la peinture du massif rocheux ciselé, ruiniforme, du Caroux, des contrées forestières de l'Espinouse, s'élevant aux environs de 1100 mètres, tranche brutalement avec les zones moins "féroces" qui s'étendent vers les plaines littorales. Il s'agit d'un environnement étrange que rien n'a changé et que, sans doute, rien ne peut changer.

 

On découvre, au hasard des randonnées, des reposoirs, des oratoires, des chapelles abandonnées ; parfois, la forêt généreusement s'entrouvre, laisse apercevoir un mas moribond ou un hameau désert, derniers vestiges d'un monde disparu. Les Cévennes à l'est, à l'ouest la Montagne Noire, et au nord le Marcou entourent cette région d'une hautaine vigilance.

 

Les végétations, selon les versants, méditerranéennes, buissonneuses et tourmentées, cèdent la place à des résineux regroupés, impénétrables, semblables à une grande armée, puis les roches blanchâtres ou scintillantes selon l'humeur du soleil relaient la futaie. De profondes gorges, cicatrices "d'outre-temps", traversent cet univers oublié ; on y entend le murmure de rivières sans nom, de ruisseaux inconnus qui rejoignent, en bas dans la vallée, les flots.

 

Le contraste est saisissant entre les terroirs de sécheresse occitane, de calcaires, de garrigues qui, en quelques mètres, se griment en forêt septentrionale d'où émergent d'énormes granits. Encore plus troublant, au cœur de l'été, lorsque l'on observe avec inquiétude la baisse des sources, d'entendre ces eaux glougloutantes, vives, continuer leur habituel dialogue avec le vent des Grands Causses.

 

Enfin, ce pays au milieu de tant d'autres ne ressemble à nul autre. Il a la beauté des choses singulières, la nostalgie des sites ignorés ; on perçoit parfois, lointains, informulés, un adieu, une plainte, sans doute un "à bientôt".

 

Christian JOUGLA.