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01/08/2012

"LE RADEAU DU CACIQUE DE GUATAVITA"

La soif d'or fut un mobile important pour la conquête de nouveaux territoires. Hernán Cortés, le conquérant espagnol du Mexique, expliqua à un dignitaire aztèque que ses compagnons et lui-même "souffraient d'une maladie que seul l'or pouvait soulager", maladie qui leur faisait obligation de franchir les mers.

 


Les fouilles archéologiques inclinent à croire que la métallurgie de l'or existait en Amérique dès l'ère chrétienne. Certains pensent que le travail de l'or aurait pris naissance sur la côte péruvienne, et que l'alliage de l'or et du cuivre, connu selon les régions, sous les noms de tumbaga, guanín ou karakoli, aurait été mis au point en Colombie ou au cœur de la Guyane.

 


L'aire géographique concernée par le travail de l'or "peut être grossièrement divisée en trois zones, chacune présentant une certaine homogénéité : l'aire péruvienne ; le nord des Andes (Équateur, Colombie, Venezuela), zone d'échanges entre l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale ; l'isthme américain (Mexique, Guatemala, Honduras, Salvador, Panamá, Costa Rica et Nicaragua)."

Pour l'amour de ce métal précieux, bien des exactions furent commises, comme le chante ce poète anonyme :

 


"Enrichies grâce à la rançon
Des espagnols
Les bêtes féroces se déchirent
Le cœur plein de haine
Dans des ténèbres
Toujours plus profondes."

 

Dans le pays chibcha, sur le haut plateau de Bogotá, est né le mythe du cacique (notable local) de Guatavitá, connu sous le nom d'El Dorado (l'Homme Doré), qui enflamma l'imagination des Espagnols. Des artisans indigènes furent aussi inspirés par cette légende et réalisèrent un superbe modèle réduit en or du radeau du cacique de Guatavitá, particulièrement représentatif de l'art chibcha.

 

(Bibliographie : Les Passeports de l'Art. Les trésors précolombiens. Texte de Luisa Faldini. Traduction d'Armand Giraud. Éditions Atlas, Paris, 1986).

 

(Écrit par Améthyste)

 

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                        "Le radeau du cacique de Guatavitá"
                         (Musée de l'Or, Bogotá, Colombie).

  

Commentaires

Certains prennent des vacances, d'autres font vivre leur blog !
Il m'avait échappé, ce texte d'août, je l'avoue ... comme probablement beaucoup d'autres ici.

Et nos échanges récents veulent que vous m'en suggériez la lecture, Améthyste : soyez-en remerciée car, désireux d'admirer dans un format plus important, cette magnifique embarcation, j'ai découvert une très intéressante vidéo de plus d'une heure, malheureusement dépourvue de commentaires, qui permet de visiter le Musée de l'Or de Bogota.
Je vous la recommande :

http://www.youtube.com/watch?v=CZoLQ0ElP3Q

Votre article m'invite à derechef évoquer José Maria de Heredia - le lien est facile, je vous l'accorde - puisque vous y nommez d'emblée Hernan Cortés dont on sait que, parmi ses "compagnons de route", figurait un certain Pedro de Heredia, un des ancêtres directs du poète qui y fit plus qu'allusion puisqu'il lui dédia quelques sonnets panégyriques regroupés dans la partie "Les Conquérants de l'or" de son oeuvre "Les Trophées".

Je me dois d'ajouter, pour être bien compris de vos lecteurs, qu'en précisant tout ceci, je ne souscris nullement aux exactions de ces Conquistadores de triste mémoire.
Je me place simplement au niveau des belles lettres !
Cortés, Heredia : ce sont les "gerfauts" du premier vers du célèbre poème !
En outre, il faut aussi savoir que Pedro de Heredia fonda au début du XVIème siècle une ville nouvelle en Colombie, appelée Carthagène des Indes, en référence évidente, à tout le moins je le présume, à la ville éponyme espagnole.
Et que fièrement, il "offrit", publiés dans le même recueil, au moins deux sonnets à ce "Fondateur de Ville" ...

Moins connus du grand public, ils n'en sont pas pour autant moins intéressants. C'est ici :

http://www.florilege.free.fr/recueil/heredia-les_trophees.html#79

Petit clin d'oeil de l'histoire littéraire à votre serviteur : faisant suite à cette partie, viennent quelques poèmes regroupés sous le titre "L'Orient et les Tropiques" consacrés à ... l'Égypte.
A découvrir également !

Je ne sais si après ces miennes considérations, vous vous féliciterez, chère Améthyste, de m'avoir emmené sur ce radeau du cacique de Guatavita.
Pour ce qui me concerne, j'en suis ravi !

Écrit par : Richard LEJEUNE | 08/12/2012

Mais oui, Richard, je suis ravie de vous avoir invité à monter à bord du radeau du cacique de Guatavita puisque j'ai entrepris, grâce à vous, maints voyages avec les liens indiqués dans votre commentaire !
Je vous en remercie car ce sont des découvertes (ou redécouvertes) enchanteresses où je retournerai volontiers sans risquer de sombrer dans les mers.

Écrit par : Améthyste | 09/12/2012

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