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03/11/2012

POLYGNOTE, PEINTRE GREC DU Ve SIECLE AV. J.-C.

LA PEINTURE À TRAVERS LES ÂGES

 

 

Huitième partie : POLYGNOTE, LE FONDATEUR DE LA PEINTURE MURALE GRECQUE

 


L'écrivain latin Pline et le géographe grec Pausanias décrivirent, respectivement cinq et six siècles plus tard, les œuvres de Polygnote, peintre grec du Ve siècle avant notre ère, dont toutes les fresques furent détruites au cours des ans. Il est considéré comme le fondateur de la peinture murale grecque. Pline l'Ancien écrit dans Histoire Naturelle (XXXV, 59) :

"C'est [Polygnote] qui a peint [...] le portique à Athènes que l'on appelle Poecile : cela gratuitement, tandis que Micron, qui en peignit une partie, se fit payer."

 


Polygnote fut à l'origine du rendu des expressions. Il sut reproduire les transparences et maîtriser aussi le rendu de l'espace en créant des plans différents. Quelques-unes de ses œuvres ont survécu aux incendies et autres destructions comme ce vase, un lécythe funéraire, destiné à recevoir l'huile parfumée, représentant "Thésée enlevant Hélène" - Thésée, le roi légendaire d'Athènes qui inspira nombre de poètes tragiques et d'écrivains : Sophocle, Euripide, Boccace, Geoffrey Chaucer, Robert Garnier, Corneille, Racine, Gabriele D'Annunzio, André Gide -.

(Bibliographie : La Grèce antique par Stefania Ratto, traduit de l'italien par Todaro Tradito. Éditions Hazan, Paris, 2007).

 

(Écrit par Améthyste)

 

(À suivre).

 

polygnote_thesee.jpg

 

                         "Thésée enlevant Hélène" par Polygnote
                        (Musée national archéologique d'Athènes).

 

Commentaires

Qu'elle soit, chronologiquement parlant, à figures noires sur fond rouge ou à motifs rouges sur fond noir, la céramique grecque, riche d'une variété dont les noms - hydrie, aryballe, lécythe ou oenochoé - firent longtemps rêver l'adolescent que je fus parce que je les savais associés à des huiles parfumant le corps d'héroïnes grecques guettant le jeune éphèbe à la porte de leur gynécée ou à des vins capiteux qu'avec elles je me voyais déguster, apporte à l'historien une profusion de documents offrant une pénétrante vision de la société de l'époque.

Ce fut moins onirique, je vous le concède, quand, lors de mes études supérieures, il me fut imposé de mémoriser les caractéristiques de chaque vase pour une quelconque interrogation écrite.

Quarante années plus tard, je m'aperçois que j'ai finalement peu retenu de toutes ces descriptions typologiques.

Heureusement, il me reste le souvenir de rêves peuplés d'huiles odoriférantes et de boissons enivrantes ...

Écrit par : Richard LEJEUNE | 09/11/2012

Se pose, aujourd'hui, la question de l'intérêt d'avoir retenu ou pas, quatre décennies plus tard, les caractéristiques de tous ces vases, objets d'une très sérieuse interrogation écrite.
Mais si les souvenirs de rêves perdurent, grâces soient rendues à l'étudiant, ou à l'universitaire (j'ignore quel est le vocable qui convient ici, car je sais que les définitions du mot universitaire sont différentes en Belgique et en France) qui réserva dans son imaginaire une place discrète aux représentations d'évanescentes jeunes personnes parfumées versant des vins au bouquet délicat...
Merci, Richard, pour ce savoureux intermède !

Écrit par : Améthyste | 20/11/2012

Non, non, Améthyste, en ce temps-là, je n'étais que simple étudiant d'une école supérieure, je ne fréquentais pas encore l'université.
Parce qu'ayant obtenu à 18 ans mon Premier Prix d'Art dramatique au Conservatoire de ma ville, je me voyais déjà en haut de l'affiche, ovationné en Avignon. Mais pieds sur terre, mes parents avaient souhaité que j'entreprenne d'abord un "minimum" d'études supérieures avant de me lancer sur les planches.
Et comme déjà, la Littérature et l'Histoire me passionnaient, - et que j'étais un bon fils obéissant -, j'obtempérai aux fins de décrocher le "papier" officiel de Prof de Lettres, comme vous le dites chez vous, qui, selon eux, me permettrait de nourrir les miens dès que je voudrais fonder une famille.
Classique des classiques, que cette voie !
Et donc, je suivis les cours de l'Ecole Normale Supérieure (pas de la rue d'Ulm, malheureusement), mais de Liège.

Diplôme en mains, j'enseignai tout de suite, m'étant rendu compte dès mes stages d'apprentissage que "raconter des histoires" à semblable auditoire, lui parler de ce que je savais, c'était d'une certaine manière "faire du théâtre" en permanence, avec la différence non négligeable que là, j'étais assuré d'avoir un public tous les jours !

Puis à 38 ans, alors que mon collègue historien prenait sa retraite, me furent attribuées ses heures de cours consacrées à l'Antiquité mésopotamienne et égyptienne.
Là, devant les yeux interrogateurs de mes Étudiants rencontrant des hiéroglyphes, devant les miens tout aussi écarquillés, je décidai consubstantiellement à ma profession de fréquenter l'Université de Liège pour y suivre le corpus d'égyptologie permettant de me spécialiser et d'ainsi être à même de répondre à leurs questions.

Voilà, c'est aussi simple que cela ...

Mais que voulez-vous signifier quant au sens à donner au terme "Universitaire" ?
Pour moi, il s'agit d'une personne qui poursuit ses études supérieures dans une université. N'en serait-il pas ainsi en France ?

Écrit par : Richard LEJEUNE | 20/11/2012

Que voilà une carrière des plus honorables relatée avec humour !
Pas si "simple que cela", à mon avis...

Quant au sens du terme "universitaire", le dictionnaire Larousse (édition de 2008) mentionne : "Belgique. Personne pourvue d'un diplôme de fin d'études à l'université." Alors que pour la France, il est simplement indiqué : "Enseignant dans une université."

Écrit par : Améthyste | 25/11/2012

Merci Améthyste d'avoir soulevé ce problème lexicologique dont j'ignorais jusqu'à l'existence.

J'ai donc moi aussi compulsé, en l'occurrence mon Petit Robert 2012, et à la page 2659, colonne de droite, tout corrobore parfaitement vos assertions : dans le français de Belgique, mais apparemment aussi de Suisse, le terme "universitaire" caractérise celles et ceux qui poursuivent des études à l'université, élargissant le sens jusqu'à définir ceux qui en ont obtenu un diplôme.
Alors que beaucoup plus restrictif, le français de France - vraisemblablement encore tout pétri de Rabelais ! - n'offre cette dénomination qu'aux seuls Enseignants (ou chercheurs) de l'Alma Mater.

Restriction que je méconnaissais complètement ...

Écrit par : Richard LEJEUNE | 25/11/2012

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