Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

22/09/2012

"L'ATELIER..." DE FREDERIC BAZILLE

"L'Atelier de la rue La Condamine" (1870) de Frédéric Bazille

 


Frédéric Bazille s'installe dans son nouvel atelier des Batignolles. La toile "L'Atelier de la rue La Condamine" (pré-impressionnisme) est étonnante à plus d'un titre.

 

Le peintre a réuni cinq de ses amis : Manet, Monet, Renoir, Edmond Maître, et une autre personne que certaines sources disent être Zacharie Astruc, le critique d'art, peintre, sculpteur et poète, et d'autres sources Emile Zola.

   

Au centre, Bazille, palette à la main, - l'artiste a lui-même été peint, ici, par Manet - présente une oeuvre à deux de ses amis qui semblent la commenter. À droite, Edmond Maître est assis au piano. À l'opposé, l'un des invités a gravi quelques marches et, de ce piédestal improvisé, converse avec un autre personnage, assis sur une table.

 

 
Une autre originalité de cette toile : sur les murs, Bazille a peint des tableaux refusés au Salon, dont une de ses propres toiles, "Le Pêcheur à l'épervier", en haut à gauche, et aussi "La Toilette" de Manet (au-dessus du divan).

 

  

L'immense baie, à demi cachée par une tenture, laisse pénétrer une clarté qui baigne agréablement la partie gauche de la salle. Au premier plan, un poêle à la tuyauterie biscornue s'évertue à réchauffer les personnages devisant amicalement dans ce vaste atelier. Il me semble même percevoir les notes chaleureuses du morceau de musique qu'offre le pianiste...

 

(Écrit par Améthyste)

 

bazille_atelier.jpg

 

                "L'Atelier de la rue La Condamine" de Frédéric Bazille

                                  (Musée d'Orsay, Paris)

Commentaires

Le jardin des Batignolles, le square des Batignolles traversé par une "Allée Barbara", hommage si subtil du quartier à la "Grande dame brune".

"Perlimpinpin", titre si futile pour le texte d'une chanson d'une profonde humanité - j'ose : une des plus belles chansons du XXème siècle ! -, que Barbara, pacifiste à sa manière, composa pour combattre la guerre qu'elle savait sempiternellement recommencée entre les hommes :

"Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c'est abominable d'avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c'est abominable d'avoir pour ennemis
Les rires de l'enfance !"

écrit-elle en regardant jouer les enfants au jardin des Batignolles.

"Il me semble même percevoir les notes chaleureuses du morceau de musique qu'offre le pianiste ...", suggérez-vous, chère Améthyste, en conclusion de votre article offert à la mémoire de Frédéric Bazille.

Il me plaît personnellement à croire que ces notes qui arrivent aussi à mes oreilles furent déjà celles, un siècle plus tard, martelées dans l'introduction de "Perlimpinpin" ...

Il me plaît personnellement à penser qu'en interprétant inlassablement sur scène cette superbe chanson, l'immense Barbara pensait à Bazille, cet "enfant" (il n'avait pas 30 ans !) du "Groupe des Batignolles" - c'est ainsi, vous le savez, que se nommaient entre eux notamment les jeunes peintres que présente cette toile -, qui mourut au front, à la guerre de 1870 ...

La guerre, toujours recommencée que tant Barbara espérait épargnée aux hommes du futur qu'étaient ces enfants :

"Contre qui, comment, contre quoi ?
Pour qui, comment, quand et pourquoi ?
Pour retrouver le goût de vivre,
Le goût de l'eau, le goût du pain
Et celui du Perlimpinpin
Dans le square des Batignolles.
Contre personne et contre rien,
Contre personne et contre rien,
Mais pour toutes les fleurs ouvertes,
Mais pour une respiration,
Mais pour un souffle d'abandon
Et pour ce jardin qui frissonne !
Et vivre passionnément,
Et ne se battre seulement
Qu'avec les feux de la tendresse
Et, riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses ..."

Écrit par : Richard LEJEUNE | 23/09/2012

Merci, cher Richard, pour cette si belle et si profonde chanson de Barbara. Je crains bien que la poudre de Perlimpinpin ne se soit transformée en poudre à canon...
Que ces superbes paroles semblent éloignées des idéaux si répandus de nos jours :
"Et riche de dépossession,
N'avoir que sa vérité,
Posséder toutes les richesses..."

Merci encore.

Écrit par : Améthyste | 26/09/2012

Les commentaires sont fermés.