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30/09/2012

"SUR L'EAU" DE SULLY PRUDHOMME

J'aime relire ce poème intimiste de Sully Prudhomme, ami des Parnassiens mais qui ne voulut jamais en être le disciple.

 

 

                      "Sur l'Eau

 

Je n'entends que le bruit de la rive et de l'eau,

Le chagrin résigné d'une source qui pleure

Ou d'un rocher qui verse une larme par heure,

Et le vague frisson des feuilles de bouleau.

 

Je ne sens pas le fleuve entraîner le bateau,

Mais c'est le bord fleuri qui passe, et je demeure ;

Et dans le flot profond, que de mes yeux j'effleure,

Le ciel bleu renversé tremble comme un rideau.

 

On dirait que cette onde en sommeillant serpente,

Oscille, et ne sait plus le côté de la pente ;

Une fleur qu'on y pose hésite à le choisir.

 

Et, comme cette fleur, tout ce que l'homme envie

Peut se venir poser sur le flot de ma vie,

Sans désormais m'apprendre où penche mon désir."

 

(Sully Prudhomme)

 

whistler_nocturne.jpg

 

              "Nocturne en bleu et argent" de James Abbott Whistler.

 

Commentaires

Dans ce XIXème siècle foisonnant, entre Lamartine, Vigny, Hugo et Musset, d'une part, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé de l'autre, il faut bien convenir qu'il reste fort peu de place pour les Parnassiens et encore moins pour un Sully Prudomme qui n'eut - à mon humble avis - que le tort, avec des oeuvres trop empreintes de métaphysique, de ne pas suffisamment laisser libre cours à la poésie ...

Que subsiste-t-il de lui de nos jours ? Deux ou trois textes, dont celui que vous "exhumez" ici, qui réussissent à peine à évoquer son nom dans les ouvrages d'histoire littéraire.

Triste, finalement pour un poète, non ?
Mais grâce à vous, nous serons au moins deux à nous souvenir de lui.

Tel un Égyptien antique, j'aime à penser que le fait d'avoir ici cité son nom pourra lui permettre de rester vivant éternellement ...

Écrit par : Richard LEJEUNE | 30/09/2012

Triste, oui, d'autant qu'il fut élu à l'Académie française (en 1881), et reçut le premier prix Nobel de Littérature en 1901.

Lui permettre de rester vivant... Pourquoi pas ? Que ces lignes de votre commentaire soient lues par les messagers, j'allais dire ailés, les messagers surfeurs des internautes ! Voilà un défi supplémentaire à relever, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Écrit par : Améthyste | 01/10/2012

je connais cet auteur depuis toujours car j'ai appris quelques-uns de ses textes à l'école primaire.Certes, il n'a pas eu le succès que méritait son talent à l'égal des plus grands.J'éprouve toujours un vif plaisir à le lire ou le relire et je le garde précieusement dans un coin de ma mémoire.

Écrit par : paul baîsset | 16/09/2013

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