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08/09/2016

"LA MORT DES OISEAUX" PAR FRANCOIS COPPEE

    "La mort des oiseaux

 


Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
À la mort d'un oiseau, quelque part dans les bois.
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur un ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril où nous irons courir.
Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?"

(François Coppée).

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                                          La Pie (1868-1869) par Claude Monet.

26/08/2016

"L'ENNEMI" PAR BAUDELAIRE

"L'Ennemi

Ma  jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf  les terres inondées
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !"

(Charles Baudelaire).

 

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              Les Adieux de Pouchkine à la mer (1877) par Repine et Aïvazovski.

 

09:41 Publié dans Poèmes | Tags : l'ennemi, baudelaire, poème | Lien permanent | Commentaires (0)

30/12/2012

MEILLEURS VOEUX... "ELEVATION" DE BAUDELAIRE

Nous vous souhaitons

 

une très BONNE ANNÉE 2013 !

 

Que tous vos vœux soient comblés !

 

 

 

Voici pour vous, chers Visiteurs, un des poèmes de Baudelaire que je préfère :

 


              "Élévation

 


Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par-delà le soleil, par-delà les éthers,
Par-delà les confins des sphères étoilées,

 


Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.


 

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

 

 

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;


 

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !"


 

Charles Baudelaire (extrait des Fleurs du mal).

 

 

(Présenté par Améthyste)

  

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         "Lyshornet bei Bergen" de Johann Christian Clausen Dahl.


20/12/2012

"LE VIERGE, LE VIVACE..." DE STEPHANE MALLARME

"Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui...

 

 

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !

 


Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

 

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligé à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

 

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s'immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne."

 

(Stéphane Mallarmé).

 

 

(Présenté par Améthyste)

 

 

asselyn_cygne.jpg

 


"Le Cygne menacé" ou "le Cygne en colère" (1650) de Jan Asselyn. 

30/11/2012

"FLEURS DE FEU" DE JOSE MARIA DE HEREDIA

José Maria de Heredia, poète français, fils d'un riche planteur de Cuba, mit trente ans pour écrire son chef-d'œuvre et unique ouvrage : "les Trophées", recueil de cent dix-huit sonnets, expression parfaite de l'esthétique parnassienne. 


 

                   "Fleurs de feu



Bien des siècles depuis les siècles du Chaos,
La flamme par torrents jaillit de ce cratère,
Et le panache igné du volcan solitaire
Flambe plus haut encor que les Chimborazos.



Nul bruit n'éveille plus la cime sans échos.
Où la cendre pleuvait l'oiseau se désaltère ;
Le sol est immobile et le sang de la Terre,
La lave, en se figeant, lui laissa le repos.


Pourtant, suprême effort de l'antique incendie,
À l'orle de la gueule à jamais refroidie,
Éclatant à travers les rocs pulvérisés,


Comme un coup de tonnerre au milieu du silence,
Dans le poudroiement d'or du pollen qu'elle lance
S'épanouit la fleur des cactus embrasés."


(José Maria de Heredia)

 

(Présenté par Améthyste)



dahl_eruption_vesuve.jpg

  

        "L'Éruption du Vésuve" (1826) de Johann Christian Clausen Dahl.