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22/11/2018

"MYRTHO" PAR GERARD DE NERVAL

                              "Myrtho

Je pense à toi, Myrtho, divine enchanteresse,
Au Pausilippe altier, de mille feux brillant,
À ton front inondé des clartés d'Orient,
Aux raisins noirs mêlés avec l'or de ta tresse.

C'est dans ta coupe aussi que j'avais bu l'ivresse,
Et dans l'éclair furtif de ton œil souriant,
Quand aux pieds d'Iacchus on me voyait priant,
Car la Muse m'a fait l'un des fils de la Grèce.

Je sais pourquoi là-bas le volcan s'est rouvert...
C'est qu'hier tu l'avais touché d'un pied agile,
Et de cendres soudain l'horizon s'est couvert.

Depuis qu'un duc normand brisa tes dieux d'argile,
Toujours, sous les rameaux du laurier de Virgile,
Le pâle hortensia s'unit au Myrte vert !"

(Gérard de Nerval)

 

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                        L'éruption du Vésuve par Johann Christian Clausen Dahl.

04/05/2017

"DANS LES BOIS ! " DE NERVAL

      "Dans les bois !

 


Au printemps l'Oiseau naît et chante :
N'avez-vous pas ouï sa voix ?...
Elle est pure, simple et touchante,
La voix de l'Oiseau - dans les bois !

 


L'été, l'Oiseau cherche l'Oiselle ;
Il aime - et n'aime qu'une fois !
Qu'il est doux, paisible et fidèle,
Le nid de l'Oiseau - dans les bois !

 


Puis quand vient l'automne brumeuse,
Il se tait... avant les temps froids.
Hélas ! qu'elle doit être heureuse
La mort de l'Oiseau - dans les bois.

 

(Gérard de Nerval).

 

(Présenté par Améthyste)

   

savery_paysage_oiseaux.jpg

     

              "Paysage avec des oiseaux" (1628) de Roelant Jakobsz Savery.

13/01/2013

GERARD DE NERVAL

Gérard de Nerval (1808-1855)

 


On rencontre Gérard de Nerval, son ami Théophile Gautier venu à Paris pour étudier la peinture, et Pétrus Borel, au romantisme exacerbé et qui ne rompra jamais avec la révolte intérieure, en compagnie de la bohème des Jeunes-France, un groupe d'écrivains et d'artistes excentriques, prompts aux excès et exagérant les théories de l'école romantique.

 


À dix-huit ans, Nerval publie les Élégies nationales, un recueil poétique et polémique. Deux ans plus tard il traduit le Faust de Goethe.

 

Il voyage en Europe, en Turquie, en Égypte. Entre-temps, un amour malheureux le fait pénétrer dans la folie et un premier internement. Puis il écrit le Voyage en Orient, pittoresque récit de son périple en Turquie et en Égypte.

 


Entre internements et rémissions, il publie des recueils en prose, marqués par l'illuminisme, où il exprime son goût des légendes fantastiques qu'il traite souvent avec fantaisie : les Illuminés, la Bohème savante, les Filles du feu. Il écrit des poèmes, les Chimères, Odelettes et un roman Aurélia, sa dernière œuvre, où le lecteur pénètre dans les rêves et les obsessions de sa folie.

 

Ce précurseur de Baudelaire, de Mallarmé et du surréalisme finit par se pendre, une nuit d'hiver, à une grille, rue de la Vieille-Lanterne, près des Halles, à Paris. Il avait quarante-sept ans.

 

(Écrit par Améthyste)

 

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                                 Gérard de Nerval par Nadar.

01/09/2012

"EL DESDICHADO" DE GERARD DE NERVAL

  "El Desdichado

Je suis le ténébreux, le veuf, l'inconsolé,
Le prince d'Aquitaine à la tour abolie :
Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

 

Dans la nuit du tombeau, toi qui m'as consolé,

Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,

La fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé,
Et la treille où le pampre à la rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ? ... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la reine ;
J'ai rêvé dans la grotte où nage la syrène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la sainte et les cris de la fée."

(Gérard de Nerval).

waterhouse_sirene.jpg

   

                       "La Sirène" de John William Waterhouse.