13/07/2013
PAUL VERLAINE
Paul Verlaine (1844-1896)
Verlaine, brillant élève, après le baccalauréat, s'inscrit à l'École de Droit. Il lit Baudelaire, Banville, Hugo, Glatigny et Catulle Mendès. Il abandonne rapidement ses études pour fréquenter les cafés où l'on parle de poésie et les salons littéraires auxquels participent Mendès, Coppée, Anatole France, Villiers de l'Isle, Heredia, Valade... Il collabore au Parnasse contemporain.
Déjà sous l'emprise de l'alcool, il cherche à vaincre ses démons par la poésie. Les Poèmes saturniens (1866) révèlent un poète authentique. Ses fiançailles et son mariage, en 1870, avec Mathilde Mauté de Fleurville lui inspirent les Fêtes galantes et la Bonne Chanson, où éclatent ses talents d'écrivain véritable.
Un an plus tard, Arthur Rimbaud fait irruption dans la vie du jeune couple. Verlaine et Rimbaud s'enfuient. Verlaine tire sur son ami qui veut le quitter et le blesse. Il purge deux ans de prison pendant lesquels son génie poétique s'épanouit. Verlaine enseigne un temps, enlève un de ses élèves. Il a de nouveau sombré dans l'alcool et terminera sa vie, dans une misère totale, entre garnis et hôpitaux. Celui qui a été élu, à la mort de Leconte de Lisle, "Prince des Poètes", décède à cinquante-deux ans.
"Verlaine ? il est caché parmi l'herbe, Verlaine."
Ce beau vers de Mallarmé, si fluide, si peu funèbre en somme qu'on en oublie presque qu'il appartient à un "tombeau" - le plus léger, le plus ouvert des "tombeaux" mallarméens, comme si, sur ce mort, il fallait peser le moins possible - ce beau vers était prophétique. Oui, Verlaine est caché. [...] Caché dans l'ombre écrasante de Rimbaud pour qui il eut toutes les faiblesses - il aimait cela, la faiblesse - et dont il reconnut, avant tous, le génie. Caché par les faits divers tapageurs, les violences, le coup de revolver de Bruxelles, la fée-absinthe, les prisons, les hôpitaux, les débauches crapuleuses [...] Caché par la gloire anthologique, "sanglots longs", ciel "par-dessus le toit"..." (Jean Gaudon).
(Bibliographie : Paul Verlaine. Poèmes saturniens. Confessions, Chronologie, préface, notes et archives de l'œuvre par Jean Gaudon. Éditions Garnier-Flammarion, 1977).
(Écrit par Améthyste)
Portrait de Verlaine par Eugène Carrière.
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27/11/2012
"DELICATESSE" DE PAUL VERLAINE
"Délicatesse
Tu nous rends l'égal des héros et des dieux,
Et, nous procurant d'être les seuls dandies,
Fais de nos orgueils des sommets radieux,
Non plus ces foyers de troubles incendies.
Tu brilles et luis, vif astre aux rayons doux,
Sur l'horizon noir d'une lourde tristesse,
Par toi surtout nous plaisons au Dieu jaloux,
Choisie, une, fleur du Bien, Délicatesse !
Plus fière fierté, plus pudique pudeur
Qui ne sais rougir à force d'être fière,
Qui ne peux que vaincre en ta sereine ardeur,
Vierge ayant tout su, très paisible guerrière.
Musique pour l'âme et parfum pour l'esprit,
Vertu qui n'es qu'un nom, mais le nom d'un ange,
Noble dame guidant au ciel qui sourit
Notre immense effort de parmi cette fange."
(Verlaine).
(Présenté par Améthyste)
"Boréas" de John William Waterhouse.
14:27 Publié dans Poèmes | Tags : paul verlaine, délicatesse, poème | Lien permanent | Commentaires (4)