23/03/2013
"L'ORAGE"OU "LA CHARRETTE EMBOURBEE" DE FRAGONARD
Jean Honoré Fragonard (1732-1806), peintre et graveur français, fut l'élève de Boucher à Paris. Prix de Rome à vingt ans, il s'imprégna de l'art italien. Il étudia Rembrandt, Hals, Rubens et décora des hôtels particuliers.
Ce virtuose, peintre de l'amour, dont les scènes galantes irradient la joie de vivre, savait aussi peindre avec passion le désordre, la confusion, la peur ainsi qu'il le prouve dans "L'Orage" ou "La Charrette embourbée".
Tandis que la fureur des éléments se déchaîne, bergers et bouviers luttent contre l'orage menaçant. Par touches floconneuses, Fragonard mêle les cieux tourmentés, les nuages sombres annonciateurs d'un évènement effrayant, et les faibles moutons affolés. La bâche qui tente de s'envoler pour échapper au cataclysme proche intensifie ce désordre.
Il me semble entendre les encouragements des hommes à leurs bêtes, les bêlements, les aboiements, les meuglements et, dominant toute cette confusion, les sinistres grondements des cieux en colère, amplifiés par de sauvages bourrasques.
(Écrit par Améthyste)
"L'Orage" ou "La Charrette embourbée" (vers 1759) de Jean Honoré Fragonard.
16:11 Publié dans Peinture | Tags : fragonard, peintre, l'orage, la charrette embourbée, graveur | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
La Parfumerie Fragonard... Le « Parfum Frivole » de Fragonard...
Mais non : cette très expressionniste « Charrette embourbée » montrant des hommes en lutte contre la nature déchaînée n’a rien de frivole, comme l’on pourrait s’y attendre de la part d’un artiste dont la réputation n’est plus à faire. N’ont rien de frivole non plus les autres œuvres de l’artiste que vous avez déjà exposées ici comme le « Philosophe lisant » en quête du Savoir, ce « Jeune Artiste » en bannière de blog, la « Fête à Rambouillet » où la Nature bouillonne, ou encore cette jeune fille distinguée et illuminée de jaune qu’est la « Liseuse » (on la retrouve souvent, chez vous)...
Mais si : il y a tout de même « La Poursuite » gaie et coquine, légère et libertine, ou encore « L’armoire » (pourquoi ce jeune garçon en est-il honteusement extirpé ?).
Merci de nous permettre de découvrir la diversité artistique de cet artiste parfois un peu trop rapidement catalogué de manière restrictive, (me semble-t-il...)
Écrit par : Jean-Claude | 24/03/2013
L'on pourrait beaucoup épiloguer sur les grands thèmes de Fragonard, opposant les peintures d'histoire ou mythologiques à celles, à mon sens bien plus intéressantes, de la fin de sa carrière quand, se faisant le chantre du libertinage en vigueur dans une certaine société française - ou parisienne ? -, il peint, notamment, cette extraordinaire toile intitulée "Le Verrou" sur laquelle, précisément, il y aurait des pages et des pages à écrire si vous nous l'aviez ici présentée, Améthyste.
Pour ce qu'elle suggère, pour ce qu'elle montre ou ne montre pas, elle est ma préférée ; celle devant laquelle, quittant le premier étage de l'aile Sully où se termine la deuxième partie, chronologiquement agencée, du Département des Antiquités égyptiennes, et montant au second étage, j'aime à me perdre en rêveries ..., sourire franc aux lèvres quand je pense que certains la nomme "Le Viol" !!!
Toujours le même problème : il ne suffit pas de regarder, il faut apprendre à voir !
Mais ce n'est pas là-dessus que ce matin je m'étendrai - ni sur le lit défait que l'on aperçoit sur cette toile -, mais sur une étape de la vie de ce peintre.
Saviez-vous, Améthyste, qu'avant d'être un extraordinaire musée, et après avoir été le palais réservé aux seuls rois de France, le Louvre logea, entre autres artistes célèbres bien sûr, Fragonard et sa famille (son épouse, ses deux enfants et sa belle-soeur) ?
Et ce, pendant 40 années, jusqu'en 1805, date à laquelle tous les artistes en furent chassés.
Et qu'avec David, il y partagea un atelier ?
Et qu'apparemment sur les recommandations de son ami David, il fut officiellement nommé, le 18 décembre 1793, Conservateur au Museum des Arts (qui allait tout bientôt s'appeler Musée du Louvre) ?
En mai 1826, Champollion deviendra sur ordonnance royale, celui du Département égyptien.
Mais ceci est une autre histoire ...
Écrit par : Richard LEJEUNE | 28/03/2013
Je connais peu ce peintre et je n'aime pas trop ces tableaux mais merci d'en parler
autre ignorance: ce peintre a t-il un lien avec les parfumeurs ?
A bientôt
JA
Écrit par : JA | 29/03/2013
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