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22/11/2012

CHANTS D'AUTOMNE DE CHRISTIAN JOUGLA

 

Parmi les cinq nouvelles composant l'ouvrage, paru récemment, de Christian JOUGLA, CHANTS D'AUTOMNE,  j'ai souhaité vous présenter, aujourd'hui, chers Lecteurs, le Manuscrit (Édition La Clef d'Argent).  

 

Un étrange bouquiniste, "des lueurs d'inquiétude dans le regard", remet à Pierre Verdier, assistant universitaire, des feuillets poussiéreux relatant, selon ses dires, une histoire authentique : au XIXe siècle, trois prêtres, hébergés par le Père Fraïsse, l'un des auteurs du manuscrit, aux Saintes-Maries-de-la-Mer, "entre Méditerranée et Vaccarès", ont en charge une mystérieuse mission. Un seul d'entre eux, l'ascétique abbé Moldovan, "savant incontestable", est conscient de la survivance du "terrible culte paganiste de Mithra sur les terres sauvages de Camargue, où les taureaux rois mugissaient parfois à l'unisson, tournant leur tête magnifique vers l'est quelques instants avant l'aube. Incantation brutale et sublime adressée à leurs anciens dieux."

 

Christian Jougla amène le lecteur aux portes de la bouvine, "république des taureaux, univers bardé de traditions et de non-dit", à la rencontre de "deux clans : celui des manadiers, des gardians... et celui des raseteurs..., deux camps souvent antagonistes et nécessaires l'un à l'autre."

 

Avec cette nouvelle, récit d'épouvante mythique qui laisse sourdre une atmosphère oppressante, l'auteur excelle, une fois de plus, dans la littérature fantastique.

 

(Présenté par Améthyste)

 

                                         

Commentaires

Bonjour Monsieur Jougla.

Par quel destin suis-je moi-même entré en possession, il y a quelques jours à peine, d’un exemplaire de ce « Manuscrit » (non pas - heureusement pour moi - la poussiéreuse édition conservée chez le bouquiniste Monsieur Anabrieu ; non plus un exemplaire de cette nouvelle édition « CHANTS D’AUTOMNE » tout juste sorti des presses de l’Edition La Clef d’Argent ; il s’agit d’une précédente parution en 2004 aux Ateliers de la Licorne) ? Permettez-moi, Monsieur Jougla, de ne pas conter ici cette passionnante histoire ...

Mais il me plaît d’avouer ici, d’emblée, que dès la lecture de la première page de ce « Manuscrit », lorsque cet étrange bouquiniste, « un vieillard chenu et cassé, courbé sous le poids des ans ... » accueille son visiteur avec « une voix douce et persuasive » et que celui-ci décèle « dans son regard des lueurs d’inquiétude, presque de désespoir », « inexplicablement, une sourde angoisse » croît immanquablement en vous !

Ce « Manuscrit diablement intéressant » vous plonge et vous submerge dans une atmosphère sinistre et angoissante où il est question d’une « présence horrifiante », d’un « répugnant mystère » auxquels les personnages impliqués sont confrontés, forcés dans une « résignation face aux forces surnaturelles, face à ce paganisme millénairement présent » ...

Ainsi, vous n’avez cesse de presser le rythme de lecture pour découvrir au plus vite – quitte à feuilleter parfois fébrilement quelques pages pour revenir en arrière afin de bien vous remémorer (personne, moi surtout, n’est à l’abri d’une distraction passagère) et assimiler tous les détails inhérents à la chronologie de l’histoire - l’origine de ce « bruit terrifiant ... monstrueux ... » et tenter de déchiffrer ce « ... troublant ... exaltant mystère », de répondre à ces questions auxquelles « personne ne peut ou ne doit répondre », de trouver la « clé de l’énigme » que je me garderai bien de dévoiler ici à vos futurs lecteurs ...

Monsieur Jougla, permettez-moi une confidence : en découvrant ce terrible mystère qui plane tout au long de ce récit d’épouvante enraciné aux alentours de ce bois des Rièges, au sud de l'Etang de Vaccarès, bien au-delà - un millier de km – des frontières qui nous séparent, là d’où je vous écris ces modestes mots, je me sentais tout d’abord à l’abri ... Puis, d’étranges pensées m’ont assailli. J’ai bien vite tenté de les chasser et j’espère y être arrivé : je ressentais l’envie de m’y rendre moi aussi, alors même que j’avais lu que « tous ceux qui approchent le manuscrit deviennent fous » !

Je terminerai en vous disant modestement que – et qui prendra le temps de bien vous lire en sera persuadé - votre érudition force le respect, la qualité et la richesse de votre récit en témoignent ; que vous appartenez sans nul doute aux gens de plume doués d’un immense talent : celle que vous maniez est d’or.

Je me réjouis de découvrir au plus vite les autres nouvelles qui composent vos « CHANTS D’AUTOMNE » et, convaincu que ce recueil de nouvelles fantastiques rencontrera un succès très mérité, je vous souhaite un excellent week-end.

Écrit par : JcV | 23/11/2012

Bonjour Monsieur,

Je vous remercie pour votre commentaire élogieux à propos de cet angoissant et sombre récit.

En effet, la modeste république des taureaux garde bien des énigmes ! Je suis très heureux qu'à un millier de kilomètres de distance, grâce à mon humble talent, vous ayez ressenti la puissance mithraïque qui ne cesse de sourdre et de s'opposer au culte catholique.

Ainsi que vous le percevez, bien des mystères parsèment ce territoire : crypte de Sara la Noire, idolâtrie pour certains cocardiers (taureaux) particulièrement agressifs envers l'homme, le Sanglier, Goya, Barraïe... Ces animaux célèbres sont enterrés debout, après avoir brillé durant des années dans l'arène et vécu une retraite paisible dans les prés camarguais ; quelques exemples, entre autres, qui constituent la survivance des valeurs que j'ai modestement tenté d'extirper des ténèbres de l'Antiquité.

Vous avez bien ressenti, malgré la distance déjà évoquée, que derrière le jeu opposant hommes et taureaux se tapit en réalité le vivace, sombre et cruel culte de Mithra.

Encore une fois merci, en espérant que, prochainement, la suite des "Chants d'automne" vous apportera son lot... de satisfaction et d'angoisse.

Bien cordialement,
Christian JOUGLA.

Écrit par : Christian JOUGLA | 24/11/2012

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