26/08/2016
"L'ENNEMI" PAR BAUDELAIRE
"L'Ennemi
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !"
(Charles Baudelaire).
Les Adieux de Pouchkine à la mer (1877) par Repine et Aïvazovski.
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11/08/2016
"VEGETATION TROPICALE" DE PAUL GAUGUIN
Paul Gauguin, lors d'un séjour en Martinique, a peint une vingtaine de toiles et exécuté de nombreux croquis sur le vif. Végétation tropicale (1887) est un paysage pur où l'on ne perçoit aucune vie à l'exception d'un coq à crête rouge.
À l'horizon, des monts bleutés, le volcan de la Montagne Pelée, bordent la baie de Saint-Pierre d'un bleu profond, presque violet, ton froid contrastant avec les fleurs, fourrés, arbres, toute une luxuriante végétation aux diverses nuances de verts où des taches rousses se glissent. La terre, d'un rouge orangé, apporte sa couleur chaude. Ce paysage si calme est Morne Orange, promontoire qui domine la ville de Saint-Pierre.
Gauguin écrit qu'il est enthousiasmé par sa vie en Martinique, pourtant la misère et la maladie sont le lot de sa vie quotidienne. Il regagne la France et s'installe de nouveau en Bretagne, à Pont-Aven.
Végétation tropicale (1887) de Paul Gauguin.
11:51 Publié dans Peinture | Tags : végétation tropicale, gauguin, martinique, paysage, volcan de la montagne pelée, morne orange | Lien permanent | Commentaires (0)
04/08/2016
"L'ORAGE" DE GIORGIONE
Giorgione s'intéresse très tôt aux paysages, révélant ainsi son goût pour les couleurs denses et la lumière.
Fin érudit, empreint des cultures latine et grecque, sensible à l'humanisme de la Renaissance, il se passionne pour les sujets où l'Homme et la Nature tiennent la première place. Pour lui, la nature n'est pas un simple décor, mais elle est en union intime avec les êtres.
Il conçoit un étrange tableau : L'Orage ou La Tempête (1510). "La technique du glacis qu'il a mise au point donne une luminosité et une transparence nouvelles à sa peinture."
Une jeune femme nue, assise sur un rocher couvert d'herbe, une courte étoffe jetée sur ses épaules, tient son enfant dans ses bras. Debout, un soldat médite, indifférent à l'orage qui éclate au fond, sur la ville, au-delà d'un pont enjambant la rivière. Un éclair trace un sillon dans les nuées sombres. La Nature est le véritable sujet du tableau, les personnages semblent étrangement posés au premier plan, calmes, insensibles à l'ouragan proche.
"Giorgione s'est libéré des influences diverses pour atteindre la plénitude et la maturité de son chef-d'œuvre."
(Bibliographie : La Petite Encyclopédie de l'Art, ouvrage réalisé sous la direction de Brigitte Covignon. Éditions du Regard, 1995).
L'Orage ou La Tempête par Giorgione.
09:53 Publié dans Peinture | Tags : l'orage, la tempête, giorgione, nature, paysage, technique du glacis, jeune femme nue, soldat, enfant, éclair, ouragan | Lien permanent | Commentaires (0)