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26/07/2018

FRANZ KAFKA

Franz Kafka (1883-1924), écrivain tchèque de langue allemande, eut un destin paradoxal. Né à Prague, en Bohême, d'une famille refusant toute activité littéraire et artistique, il choisit d'écrire en allemand.



Employé de bureau, atteint de tuberculose - il mourut dans un sanatorium de Vienne, en Autriche - Kafka, dont les œuvres passaient du fantastique au réalisme, fut méconnu de son vivant, malgré la Métamorphose (1915), roman dans lequel un homme à l'âme délicate, d'une grande générosité, transformé en insecte géant, est cloîtré dans sa chambre par ses proches honteux de son aspect. 


Son ami, Max Brod, publia, à titre posthume, les textes inédits de Kafka, dont le Procès, le Château, etc., et le rendit célèbre. Voici l'extrait d'un écrit de Max Brod consacré à cet écrivain dont le souvenir se perpétue avec le qualificatif "kafkaïen" :

"... l'ampleur et la virtuosité de la période, et la simplicité d'un style fulgurant pourtant d'idées jusqu'en ses moindres phrases, ses moindres mots. De là encore la modestie des métaphores, qui cependant apportent toujours du nouveau (on ne le remarque, avec surprise, qu'un instant après). De là un calme, une altitude, une liberté comme au-dessus des nuages - avec pourtant les pleurs de la bonté et de la pitié du cœur. Si les anges du ciel faisaient de l'esprit, ils le feraient dans la langue de Franz Kafka. Cette langue est une flamme qui ne laisse pas de suie. Elle a la grandeur de l'espace infini et cependant elle est animée de tous les tressaillements dont tremble la créature."


 

(Bibliographie : Franz Kafka par Max Brod. Éditions Gallimard, 1945).

  

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                                           Franz Kafka.

 

19/07/2018

EDGAR ALLAN POE

Cet écrivain américain, né à Boston en 1809, connut une jeunesse instable. Enfant adopté, l'adolescent rêvait du jour où il partirait enfin pour New York, croyant qu'il y ferait fortune.



Il épousa, en 1836, sa jeune cousine, Virginia Clemm, qui mourut onze ans plus tard. Edgar Allan Poe se réfugia dans l'alcool tout en continuant à collaborer à des revues. 


Poète avec le Corbeau, il repoussa le romantisme dont il déplorait les effusions lyriques. Il conçut dans ses nouvelles un monde fantastique, morbide, et créa des constructions paralogiques, c'est-à-dire des raisonnements faux basés sur la bonne foi, qui influenceront grandement les auteurs de romans policiers.    


Quelques titres d'ouvrages de cet écrivain de littérature fantastique :
les Aventures d'Arthur Gordon Pym (1838); Histoires extraordinaires (1840) et Nouvelles Histoires extraordinaires (1845), récits fantastiques, terrifiants, parfois grotesques comme le Système du docteur Goudron et du professeur Plume.



Lorsque Edgar Allan Poe mourut, à quarante ans, son œuvre était méconnue par ses compatriotes. Elle sera révélée en Europe par les traductions de Baudelaire.



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Portrait d'Edgar Allan Poe

 

12/07/2018

ECRIVAINS ET... RATURES

Ah ! ces satanées corrections ! En auront-elles provoqué des nuits blanches, de longues heures passées à chercher le mot juste, le synonyme, la formule qui allègera cette phrase alourdie au point de faire pâlir sur leurs pages des écrivains tels que Balzac, Flaubert et bien d'autres...



Balzac, l'auteur de la Comédie Humaine, Hercule de la littérature "a donné l'exemple du travail le plus acharné, le plus colossal, le plus invraisemblable qu'un homme de lettres ait jamais réalisé. [...] 


Balzac rédigeait facilement, sans hésitations, sans retouches. Lorsqu'il se relisait, son esprit en ébullition n'apercevait pas grand'chose à refaire. Il envoyait donc son manuscrit à l'éditeur. Celui-ci lui adressait une épreuve. Alors commençait l'horrible labeur. Dégrisé par l'imprimerie, Balzac était obligé de faire sur les épreuves la refonte qu'il n'avait pas faite sur le manuscrit. Il remaniait son livre d'un bout à l'autre et arrivait à corriger son style autant que les plus exigeants prosateurs. Il croyait en avoir fini ; une deuxième épreuve amenait la même désillusion.


Il en épuisait ainsi une douzaine, et cette besogne dura vingt ans ! Il se perdit un jour dans les corrections d'Eugénie Grandet, tomba dans une crise de désespoir et voulut brûler les meilleures pages du livre." (Antoine Albalat).

 

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                             "Balzac" par Maxime Dastugue d'après Louis Boulanger.                          



Voyons maintenant les tortures qu'infligeaient à Flaubert les corrections de ses textes :



"Flaubert a incarné le travail. Aucun artiste n'a été plus longuement supplicié par les délices du style. C'est le Christ de la littérature. Pendant vingt ans il a lutté contre les mots, il a agonisé devant les phrases. Il est mort foudroyé, la plume à la main. Son cas a été légendaire. Tout a été dit là-dessus. Sa soif de perfection, ses cris d'angoisse, l'unité magnifique de cette existence exclusivement vouée au culte de l'art, ont fait l'objet de nombreuses études, et resteront à jamais pour la critique un sujet d'admiration et de pitié. Tous les grands écrivains ont travaillé. Celui-ci s'est tué à la tâche."

 

(Bibliographie : Le Travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains par Antoine Albalat. Ouvrage couronné par l'Académie française (Prix Saintour). Librairie Armand Colin, Paris, 1921).


 

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                       Portrait de Gustave Flaubert par Eugène Giraud.

05/07/2018

PROSE ET TRAVAIL LITTERAIRE

Certains écrivains semblent posséder un style d'une facilité élégante, continue, classique, limpide, coulant de source. George Sand, qui raturait rarement une page, disait à Flaubert : "Au fond, tu lis, tu creuses, tu travailles plus que moi et qu'une foule d'autres. tu es plus riche cent fois que nous tous; tu es riche et tu cries comme un pauvre."

 

On oublie trop souvent qu'écrire est un art avec ses secrets, ses procédés, ses règles, la connaissance de "ses" auteurs, ses découvertes personnelles, sa manière de percevoir, un art où chaque mot doit être étudié, pesé, choisi avec soin. Théophile Gautier "griffonnait ses phrases sans préparation, sans peine, au hasard de la plume, partout où il se trouvait. On ne saurait écrire plus brillamment ni plus vite. [...] Rien n'interrompait sa verve, ni les conversations, ni le bruit, ni les visites. Il reprenait tranquillement sa besogne au point où il l'avait laissée. Il crayonnait même dans la rue, au milieu des passants et des voitures. [...] On lui reproche des abus d'épithètes, sa syntaxe désordonnée, l'efflorescence et la surcharge de ses descriptions." 

 

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                                                      Théophile Gautier. 



La trame de l'œuvre de Madame de Staël se faisait par la causerie. Elle rédigeait un chapitre tous les matins, en parlait pendant la soirée, et le lendemain terminait le chapitre. "Le talent de Mme de Staël étincelait dans la conversation. Rien ne valait l'ardeur de sa parole. Avide de savoir, rapide à s'assimiler, elle lisait les livres comme elle parcourait l'Allemagne, allant aux gens célèbres, les interrogeant, les déconcertant, leur empruntant à tous quelque chose."


 

(Bibliographie : Le Travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains par Antoine Albalat. Ouvrage couronné par l'Académie française (Prix Saintour). Librairie Armand Colin, Paris, 1921).

 

               

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                                  "Madame de Staël".