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26/01/2017

"CHAUMES DE CORDEVILLE" PAR VAN GOGH

 

Vincent Van Gogh, sortant de l'asile de Saint-Rémy-de-Provence, s'installa à Auvers-sur-Oise. À l'entrée du hameau de Cordeville, une maison avec des toits de chaume moussus retint son regard. Ce paysage est l'un des plus sombres qu'il ait peints peu avant sa mort. En effet, il se suicida deux mois après son installation à Auvers.

 


Cette maison, où l'on n'a nulle envie de chercher refuge, semble écrasée par un ciel d'orage menaçant. Le toit de chaume, avec ses stries verdâtres, se mêle à des arbres touffus, et paraît faire partie de la nature. Et toujours les volutes chères à Vincent Van Gogh : les nuages, les feuillages des arbres...

 

 

Ce tableau "témoigne d'une envie nouvelle de création bien que le trait soit moins appuyé que de coutume. Tout n'est que vaguement suggéré, les contours et les formes ouvertes ainsi que les traits de pinceau déliés trahissent un travail rapide. La vieille ferme de chaume, le potager, la haie et le mur avec des buissons et des arbres sombres donnent, malgré le motif idyllique, une impression d'inquiétude au tableau." (Ingo F. Walther).

 

 

(Bibliographie : Van Gogh par Ingo F. Walther (édition originale : Benedikt Taschen, 1987. Traduction française : Catherine Jumel).

 

 

(Écrit par Améthyste)

 

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                        Chaumes de Cordeville (1890) par Vincent Van Gogh.

                                         (Musée d'Orsay, Paris)

 

19/01/2017

TROIS TABLEAUX DE VAN GOGH

 

À la lecture de cette originale description de trois tableaux de Vincent Van Gogh, il n'est pas nécessaire d'être un grand connaisseur de son œuvre pour découvrir les titres des toiles dont Georges Arnaud propose au lecteur une version très personnelle.

 

"... devant le visage triste et un peu fade d'un homme plus très jeune, coiffé d'une casquette molle, les yeux vagues sous des sourcils tombants, accoudé à une table où il y avait des livres et des fleurs ; devant une église lourde, à croupetons dans l'herbe, peinte en couleur de fête foraine au mois d'août, qui, peut-être à cause de ça, du ciel outremer surtout, où elle se découpait, peut-être à cause d'une certaine désinvolture dans le trait, le fit penser à un Dufy ; enfin, tout vert amande, et le fond aussi était vert, ce portrait d'un homme roux, tracé en pâte lourde par un pinceau frémissant et sage. Noyées dans ce torrent de forces vertes dont les tourbillons se rangeaient à des lois qui, en définitive, étaient celles de l'ordre même, des touches d'un bleu fin, de l'outremer à l'ardoise, des lumières un peu roses et deux ou trois traits d'un rouge exquis pour les lèvres révélaient une délicatesse proche de la préciosité. Le vert liait tout, jusqu'au blanc des yeux qu'il imprégnait. C'était un enchaînement de tours de force que le peintre n'avait pas délibérément recherchés, mais qui avaient été ses moyens naturels d'expression, les seuls possibles. Rendu par des procédés d'une extrême audace, l'effet était d'un sévère classicisme. C'était sans âge, d'hier ou aussi d'un autre siècle, pas forcément passé."

 


(Bibliographie : Lumière de soufre par Georges Arnaud. René Julliard, 1952).

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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 Portrait du Dr Gachet (1890) (première version) par Vincent Van Gogh

                                                      (Collection privée)

 

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                     L'Église d'Auvers-sur-Oise (1890) par Van Gogh

                                                    (Musée d'Orsay, Paris)

 

 

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                               Autoportrait par Vincent Van Gogh

                                                        (Musée d'Orsay, Paris)

 

12/01/2017

"JARDIN DE L'HOTEL-DIEU..." PAR VAN GOGH

 

Décembre 1888. Vincent Van Gogh s'allonge sur son lit, prêt à mourir. Au sol, des serviettes ensanglantées, utilisées pour arrêter l'hémorragie de son oreille droite dont il a tranché le lobe avec un rasoir.

 

Le peintre sombre dans la folie. Le soleil noir de la démence éclate dans son cerveau en fusion, succédant au soleil rougeoyant qui embrasait sans répit son esprit, son coeur. Vincent Van Gogh est interné à l'Hôtel-Dieu. De nouvelles crises d'épilepsie apparaissent. Les médecins l'isolent dans une cellule. 

 

"Si, après le drame de l'oreille coupée, Van Gogh se remet à peindre, c'est pour lutter contre la folie. Mais ça n'est pas que pour cela. Ses tableaux ne sont pas "thérapeutiques". Il s'inscrivent dans le grand œuvre de sa vie, comme les tableaux qui ont précédé et ceux qui suivront. Vincent écrit à plusieurs reprises que la peinture ne le fatigue pas, c'est au contraire l'impossibilité de peindre qui le ferait mourir... Aucune création ne peut se réduire à son contexte." (Roland Pécout).

 

Il réalise le Jardin de l'Hôtel-Dieu à Arles, toile apaisée, aux parterres fleuris bien ordonnés, aux bâtiments assagis. Quelques arbustes, au premier plan, se révoltent à peine de cette paix si nouvelle dans la tête de Van Gogh, sa tête récemment "prise par les angoisses et par les crises."

 

"La peinture, pour Van Gogh, est bientôt le seul lien qui le rattache à la vie. Les tableaux de ce temps-là donnent souvent l'impression d'une intensité accrue qui, cependant, n'a rien à voir avec son état maladif. Seulement dans la mesure où il est conscient, il est soudain pris d'une rage de création qui se justifie par le fait qu'il veut rattraper le temps perdu. Ces oeuvres révèlent la peine qu'il prend à ne pas se résigner et à prévenir de nouvelles crises par un travail encourageant et en créant des soupapes de sécurité à ses violents sentiments." (Ingo F. Walther).

 

(Bibliographie : . Itinéraire de Van Gogh en Provence par Roland Pécout (Les Éditions de Paris, 1994).

. Van Gogh par Ingo F. Walther (édition originale : Benedikt Taschen, 1987. Traduction française : Catherine Jumel).

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

van_gogh_hotel_dieu.jpg

 

Jardin de l'Hôtel-Dieu à Arles (1889) par Vincent Van Gogh

(Collection Oskar Reinhart, Winterthur, Suisse)

Site : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=13004_21

 

05/01/2017

"LA NUIT ETOILEE" PAR VINCENT VAN GOGH

 

Dans ce tableau de Vincent Van Gogh : La Nuit étoilée, tout est volutes : le ciel, les nuages, ou plutôt "des bras spiraux". Un immense croissant de lune s'intègre dans une boule de feu, des étoiles semblables à des soleils, les monts des Alpilles, les arbres et les massifs. Au premier plan, un cyprès dont le faîte ondule et s'élance à la rencontre d'un ciel bleu éclairé d'étoiles diffusant une clarté d'un or éblouissant. La flèche d'un clocher paraît onduler elle aussi.

 

"C'est une des rares toiles qui fait abstraction d'une imitation minutieuse de la nature pour donner libre cours à l'inspiration quant aux formes et aux couleurs pour provoquer une atmosphère particulière : le ciel tout entier n'est plus que la scène d'un événement cosmique des plus dramatiques [...] Le caractère immédiat et la force d'expression sont ici accentués par l'emportement impulsif du pinceau. [...] Par cette vision (d'apocalypse peut-être), Van Gogh tente de se délivrer d'émotions surnaturelles et d'exprimer en images sa quête de l'infini dans la nature." (Ingo F. Walther).

 

 


Malgré les Alpilles, ce n'est pas un paysage méditerranéen que peint Van Gogh "mais plutôt une vision du Nord. Une nostalgie d'enfance... Pour le peintre, il n'y a plus de paix possible. Seulement l'évidence, ressentie dans sa chair, que le monde n'est pas fait d'objets mais de forces." (Roland Pécout).

 



Au Salon des Indépendants, en 1889, La Nuit étoilée est mal placée, presque invisible aux yeux du public...

 

(Bibliographie : . Itinéraire de Van Gogh en Provence par Roland Pécout. (Les Éditions de Paris, 1944).

. Van Gogh par Ingo F. Walther (édition originale : Benedikt Taschen, 1987. Traduction française : Catherine Jumel).

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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                    La Nuit étoilée (1889) par Vincent Van Gogh.

                       (The Museum of Modern Art, New York)


 

01/01/2017

LES CADEAUX DE VAN GOGH A SES AMIS

BONNE ANNÉE 2017 !

 

Les tableaux de Vincent Van Gogh ne se vendirent que très rarement de son vivant. Son frère Théo les achetait, Théo, mécène et marchand, qui subventionna l' "Atelier du Midi" en échange d'un envoi régulier des toiles, d'Arles pour celles de Vincent et de Pont-Aven pour celles de Gauguin. Si les tableaux de Van Gogh se vendaient peu, en revanche ils circulaient beaucoup !

 


Le docteur Félix Rey, un jeune médecin, accompagnait parfois Vincent dans ses promenades. Le peintre, reconnaissant, offrait ses œuvres à ses amis, à ses médecins, à son facteur... Mais que devenaient-elles ? Le Portrait du docteur Félix Rey, à Arles, pendant quelque temps servit "à boucher un trou dans un poulailler. On prétend que des toiles offertes au docteur Peyrou (ou récupérées par lui), ont servi plus tard, de cible pour faire du tir à la carabine. [...] Apprécié dans le milieu des peintres, Vincent Van Gogh, apparaissait aux gens de la rue comme un incompréhensible barbouilleur."

 

 

Ce peintre abritait dans son cerveau et dans son cœur des soleils qui les embrasaient, bourreaux dispensateurs de brûlures atroces. Il peuplait la Nature des belles volutes échappées de son esprit...


(Bibliographie : Itinéraires de Van Gogh en Provence par Roland Pécout. Les Éditions de Paris, 1994).

 

 

(Écrit par Améthyste)

 

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           Portrait du docteur Félix Rey (1889) par Vincent Van Gogh.

                   (Musée des Beaux-Arts Pouchkine, Moscou)