25/01/2019
"PETITES MISERES D'HIVER" PAR J. LAFORGUE
"Petites Misères d'hiver
Vers les libellules
D'un crêpe si blanc des baisers
Qui frémissent de se poser,
Venus de si loin, sur leurs bouts cicatrisés,
Ces seins, déjà fondants, ondulent
D'un air somnambule...
Et cet air enlise
Dans le défoncé des divans
Rembourrés d'eiders dissolvants
Le Cygne du Saint-Graal, qui rame en avant !
Mais plus pâle qu'une banquise
Qu'Avril dépayse...
Puis, ça vous réclame,
Avec des moues d'enfant goulu,
Du romanesque à l'absolu,
Mille Pôles plus loin que tout ce qu'on a lu !...
Laissez, laissez le Cygne, ô Femme !
Qu'il glisse, qu'il rame,
Oh ! que, d'une haleine,
Il monte, séchant vos crachats,
Au Saint-Graal des blancs pachas,
Et n'en revienne qu'avec un plan de rachat
Pour sa petite sœur humaine
Qui fait tant de peine..."
(Jules Laforgue)
Léda et le Cygne (1531) par le Corrège.
19:29 Publié dans Poèmes | Tags : petites misères d'hiver, jules laforgue, poème | Lien permanent | Commentaires (0)
17/01/2019
"LE CODZ-POOP", MONUMENT MAYA
Nous voici au Mexique, au nord du Yucatán, pas loin d'Uxmal, une ville construite vers 600-950 qui reste un bel exemple de l'architecture maya de style Puuc, un style caractérisé par des édifices souvent surmontés d'une frise comportant de nombreux ornements, par des sculptures abondantes et des mosaïques géométriques en pierre.
Approchons de Kabáh ("la main qui cisèle") afin de découvrir un monument fascinant : le Codz-poop ("la natte enroulée"), dédié à Chac, le dieu de la Pluie, car dans le patrimoine culturel maya la pluie, le Soleil, la Lune, Vénus, le ciel et les enfers, les jours, le jaguar, les papillons sont des objets de culte liés à une divinité.
"Mais la vénération dont faisaient l'objet les astres ou la succession des jours n'excluait pas une analyse scientifique de la révolution des planètes, du rythme du temps, du cycle solaire, du calcul des éclipses ou de l'année vénusienne, des solstices et des équinoxes."
Le Codz-poop "se dresse, avec d'autres constructions, sur une grande plate-forme artificielle, et son faîte est orné de grecques. La façade, scandée par cinq ouvertures pratiquées à intervalles réguliers, est décorée de masques à trompe de Chac sculptés en fort relief et disposés en longues files horizontales et verticales. Aucun autre centre du Puuc, excepté Chichén Itzá, avec la maison des Moines, ne possède une décoration aussi dense et aussi répétitive."
(Bibliographie : Yucatán, terre maya (Les Passeports de l'Art. Texte : M. Sartor. Traduction et adaptation : Ph. Parroy. Éditions Atlas, Paris, 1987).
"Codz-poop" ("la natte enroulée"), Kabáh, Yucatán, Mexique.
http://www.bluffton.edu/~sullivanm/mexico/kabah/kabah.html
18:13 Publié dans Architecture | Tags : codz-poop, monument maya, mexique, chac, dieu de la pluie, masques à trompe | Lien permanent | Commentaires (0)
10/01/2019
HECTOR GUIMARD ET L'ART NOUVEAU
Hector Germain Guimard (1867-1942), architecte et décorateur français, disciple d'Eugène Viollet-le-Duc, architecte et théoricien, fut un admirateur du baron Victor Horta, architecte belge pionnier de l'Art nouveau. Hector Guimard créa les fameuses entrées de métro de Paris aux ornementations en fonte sur une armature de fer s'inspirant d'arabesques végétales.
Ce génie inventif à l'esprit libre conçut la maison Coilliot à Lille (1898-1900) dont la façade étroite est remarquable par son asymétrie et l'utilisation de matériaux diversifiés.
La maison Coilliot à Lille (1898-1900) conçue par Hector Guimard.
17:14 Publié dans Architecture | Tags : hector guimard, art nouveau, maison coilliot à lille, architecte, décorateur | Lien permanent | Commentaires (0)
04/01/2019
"LE PONT DE MAINCY" PAR CEZANNE
Paul Cézanne vient de voir, une fois encore, ses toiles refusées au Salon. Il quitte Paris pour s'installer quelque temps à Melun. Dans un bois tout proche où il éprouve une impression d'intemporalité rassurante, il aime s'arrêter près d'un pont sous lequel dort une eau paisible entre des rives bordées d'arbres qui lui paraissent immuables.
Ce paysage tranquille convient au tempérament de Cézanne qui va peindre un tableau d'une rare fraîcheur : le Pont de Maincy (1879). L'équilibre de l'espace et des formes est saisissant. La facture directe, composée de hachures en biais, semble inspirée des dessins de Pissarro. Reproduire la réalité ne suffit pas à Cézanne, il la recrée. "Dans la peinture, il y a deux choses : l'œil et le cerveau", dit-il, "tous deux doivent s'entraider."
Le Pont de Maincy par Paul Cézanne.
17:04 Publié dans Peinture | Tags : le pont de maincy, paul cézanne, peinture | Lien permanent | Commentaires (0)