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29/04/2015

C. JOUGLA, C. BARREDA ET G. FRANCO "EN TOURNEE" POUR LA PROMOTION DE L'OCCITAN

Sous le titre "Ils partent à trois pour promouvoir l'occitan", le Midi-Libre de Béziers du 25 avril 2015 annonce plusieurs rencontres-dédicaces.

 

Voici des extraits de cet article :

Christian JOUGLA, Christian BARRÉDA et Gérard FRANCO "conjuguent leurs talents pour mieux présenter leurs œuvres : les deux Christian dans l'écriture, Gérard dans la chanson. Mais tous les trois sont unis par une même passion : la défense de l'occitan.

 

Avec les mots de C. Jougla pour Chants d'automne et l'Abîme, ceux de C. Barréda pour Petites Histoires de Pézenas et Languedoc, avec la poésie mise en musique de Gérard Franco, dont le fameux Tambournet et beaucoup d'autres titres, ils partent en dédicaces et en rencontres."

 

Quelques rendez-vous sont déjà fixés :

 

. le 2 mai 2015 à 17 h à Cultura, Béziers (Hérault) ;

. le 6 mai à 18 h 30 à l'Oustal Occitan de Narbonne (Aude) ;

. le 12 mai, dès 18 h, à la Médiathèque de Fontès (Hérault).

 

D'agréables soirées en perspective auxquelles tous trois vous attendent nombreux !

 

 

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L'Abîme de Christian JOUGLA

(Éditions des Ateliers de la Licorne. Illustration de Marianne SCHUMACHER)

 

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Chants d'automne de Christian JOUGLA

(Éditions La Clef d'Argent. Photographie de Fagairolles 34)

 

29/07/2012

L'ABIME ET LA PRESSE

"Christian Jougla conte un pays clermontais



Il y a quelques jours, la bibliothèque Max-Rouquette de Clermont-l'Hérault accueillait l'écrivain héraultais Christian Jougla [...]


Auteur, entre autres, de la pièce de théâtre "1907" jouée dans plusieurs communes du département et d'un premier roman Mandorgues (ainsi que de plusieurs nouvelles), il présentait son deuxième opus, au titre suggestif L'Abîme.



Défini comme un roman gothique, le livre s'inscrit dans la continuité de son prédécesseur. Empreint de fantastique noir, ancré dans le Clermontais aride et sauvage, l'ouvrage développe une intrigue qui emprunte à la mythologie. Paysages familiers ou légendes du terroir, les descriptions et les personnages trouveront une résonance très évocatrice pour tout lecteur natif du pays.


"L'abîme existe. Il était formé par les remous d'une cascade à la jonction de deux rivières. Ici, l'eau a toujours été entourée de mystère, objet de superstitions et de farces macabres. Cette fois, le contexte se situe dans une période presque contemporaine où le progrès révolutionne les traditions, où l'urbanisme gagne sur les vignes, où la modernité envahissante affronte le surnaturel", retraçait Christian Jougla.



Entretenant son imaginaire fertile par l'influence de sa prédilection pour les romans de Howard Phillips Lovecraft ou de Stanislas-André Steeman, Christian Jougla saisit la plume [...] il y a dix ans : "Je me suis décidé à adapter mes souvenirs en inspirations, à leur faire prendre une forme littéraire". Son deuxième roman tout juste publié depuis deux mois, il prépare déjà un recueil de nouvelles..." ("Midi Libre" du 13 février 2008).


 

 

 

QUELQUES AUTRES EXTRAITS DE L'ABIME

LES CHÊNES :


"Vers les onze heures, le rassemblement du plan, maintenant réduit, se déplaça sur la muraille. Le bourdonnement des tronçonneuses montait plus fort, plus aigu, parfois, semblait-il, accompagné d'un cri de souffrance, les branches maîtresses s'effondraient avec un bruit sourd de membres arrachés, des images d'anciens supplices, écartèlement, roue, os rompus, assaillaient les cerveaux. Un vent violent s'éleva brusquement, pareil à une clameur de haine, empli d'odeurs de forêts dévastées et de sacrilège. Ils partirent, selon la rituelle habitude, à midi sonné, navrés, simulant ne rien comprendre alors qu'ils savaient tout, marchant vers la gamelle en cortège d'enterrement. Marc se rappelle qu'il resta seul, figé par l'émotion, une douleur vive au creux de l'estomac, offrant au Gouffre dénaturé, aux chênes mutilés et bientôt abattus, un moment de silence, une première compassion." 



VISIONS :


"Il contemple le ciel. De grands éclairs silencieux, des nuages pareils à des montagnes se meuvent lentement, dômes et coupoles, tours du zénith, corniches au-delà du vertige se superposent vers les empires de l'éternité et de la nuit. Parfois un éclair plus puissant que les autres, sans doute le regard d'un dieu, laisse deviner en d'ultimes abîmes, dans le lointain des millénaires, des constellations inconnues et des chiffres maléfiques. Puis un Pierrot cherchant la lune se montre derrière les carreaux, il questionne du regard l'archéologue avant que deux grosses larmes semblables à des limaces ne coulent sur son masque de cire."

 

 

 

 

AUTRES EXTRAITS DE L'ABIME

LA MALADRERIE :


"Cette odeur persistante, méphitique, si tenace que toutes les bourrasques du monde ne peuvent la chasser... les siècles inlassablement nous transmettent cette puanteur, l'âme de la lèpre imprègne toujours ces lieux, elle perpétue l'horreur ancienne, l'effroi médiéval... Voyez-vous ces zones d'ombre malgré les éclairages modernes ? De terribles douleurs les hantent à jamais, les luminaires n'y peuvent rien. Observez comme les ténèbres s'épaississent par endroits. Les Basses-Fosses... Plus personne depuis belle lurette n'habite ce passage bâti de maisons tout en rez-de-chaussée, aux murs rongés par le salpêtre, des murs lépreux, le sol de terre battue avec d'éternelles flaques croupissantes, des ombres inquiétantes et des bourbiers aux endroits que ne touche jamais le soleil."


LES VÉTÉRANS :


"Les poilus, arme à l'épaule, trouvèrent rapidement le pas militaire, le miracle se produisait, ils se détachaient des curieux attirés par un fait divers sanglant, et avançaient en cadence, ailleurs, sur les grands boulevards de l'Histoire à la rencontre de leur périlleuse jeunesse. Dorgelès et Barbusse chantaient leurs hauts faits, les cuivres de la gloire couvraient les vaines conversations, ils marchaient altiers et plus de mille fois morts au Chemin des Dames, à la tranchée des baïonnettes. Ils marchaient avec des millions de fantômes ressuscités des terres de l'Est ou des frontières flamandes, visages d'antan, frères d'armes qu'ils pensaient oubliés à jamais mais cheminant tout à coup à leur côté. Saint-Vigelle, bouleversé par cette foulée "scandée", abandonna les premiers rangs, les gendarmes, tout ce que l'on voudra, pour se placer à la tête de ses vétérans. Seul un éclair dans les yeux, au-delà de toutes les péroraisons, accueillit la venue du chef reconnu par la troupe. Ils marchaient, ultime parade, en larmes, la tête emplie de leur légende. Ils marchaient, ils marchaient encore, ils marcheraient toujours aux accents de l'épopée, de l'émotion, des admirations futures, eux, les vainqueurs d'un peuple redouté des Romains, eux, les héros de la Grande Guerre, "la der des der". Ils marchaient et presque à l'unisson levaient la tête vers le ciel, répondant d'un sourire fraternel au salut des archanges." 


 

 

EXTRAITS DE L'ABIME

EFFRÈNE :



"Le Sud occitan, des Pyrénées aux Alpes, se compose d'une multitude de petits royaumes frères mais rivaux, concurrents mais complices, liés par l'Histoire et souvent antinomiques par leur histoire. Ces communautés farouchement secrètes ont pour capitale un bourg, pour modèles et suzerains de vieilles familles enracinées depuis au moins la croisade des albigeois, pour langue l'occitan lorsque l'on aborde les choses sérieuses, c'est-à-dire battre au foot ou au rugby, aux boules ou au tambourin la cité voisine et ressasser cet illusoire exploit afin de meubler le temps en espérant beaucoup des prochaines confrontations. Diversité sans division, divergences convergentes, ces parcellarisations se fragmentant encore créent depuis bientôt mille ans un ensemble multiple et cohérent, tout à coup étrange, inquiétant même, dans "l'avant-arrière-pays" héraultais, dans cette région miniaturisée : le Clermontais."



PANDORA :


"Il l'avait rencontrée lors de sa première année estudiantine à Montpellier ; elle fréquentait déjà une "avant-garde", durant cette époque, aux jeans moulants, cols roulés, sveltesse et cheveux à tous les vents, qui se voulait une accélération de l'Histoire et fleurait bon la liberté, la route, Kerouac et Marcuse. Sartre et Beauvoir trônaient dans toutes les librairies. Ah ! comme l'on s'amusait naguère, à l'ombre des utopies, inventant jour après jour, sans trop le savoir, mai 68. Quelle différence avec le temps présent ! Lui, Morandi, n'avait pas vu grand-chose jusque-là, une vie enclose à Uzès, ensuite une existence cloîtrée de pensionnaire à Nîmes, quelques liaisons anodines empreintes de bien trop de ruralité lors des vacances."