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14/04/2020

"FATA ALASKA" PAR WOLFGANG PAALEN

Lorsque l'on regarde Fata Alaska (Fée Alaska, 1937) par Wolfgang Paalen, un peintre surréaliste autrichien, on voit des cathédrales de glace émergeant d'un tapis immaculé qui recouvre un marécage où un enchevêtrement de plantes et d'algues rampe.


Solennels, les blocs effilés se dressent bien haut, loin de la fange verdâtre. Majestueuses, pures, les cathédrales se découpent dans un ciel aux nombreuses nuances. La Fée Alaska, qui veille sur les Esquimaux mais aussi sur le peuple des Tlingits, Indiens établis principalement sur les îles de la Reine-Charlotte au Canada, fée invisible dans cette toile, semble pourtant laisser son empreinte bien au-dessus du marécage.

 

Wolfgang Paalen a-t-il voulu représenter le rêve idéal s'élevant loin des instincts de l'inconscient ?


 

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                      Fata Alaska (1937) par Wolfgang Paalen.

28/12/2017

"AU RENDEZ-VOUS DES AMIS" PAR MAX ERNST

Max Ernst (1891-1976), peintre et sculpteur allemand, naturalisé américain, puis français, fut l'un des premiers peintres surréalistes. Il se livra aussi à des collages et des assemblages, utilisant des matériaux parfois étrangers à l'art. Les "constructions plastiques" de Max Ernst furent presque toutes détruites.

 


Après des difficultés personnelles rencontrées à Cologne et une exposition fermée pour cause d'obscénité, le peintre trublion part définitivement pour Paris en 1922. Cette année-là il réalise un portrait de groupe où il mêle à ses amis vivants des écrivains et artistes d'autres temps. Il dote les personnages de gestes de sourds-muets, ce qui en dit long sur ses précédentes ruptures, tout d'abord avec l'Histoire de l'Art et ses canons en vigueur, ensuite avec le dadaïsme.

 



La toile "Au Rendez-vous des amis" réunit de nombreuses personnes :

 


De gauche à droite, au premier rang : l'écrivain français René Crevel, surréaliste désespéré et révolté qui se suicida en 1935 ; Max Ernst sur les genoux du romancier russe Dostoïevski, qui mourut dix ans avant la venue au monde de Max Ernst ; l'écrivain et médecin français Théodore Fraenkel ; l'écrivain Jean Paulhan, qui deviendra le directeur de la Nouvelle Revue française, le poète Benjamin Péret, un des plus ardents surréalistes ; l'écrivain et plasticien allemand Johannes Theodor Baargeld, qui fit la joie des dadaïstes avec ses collages ; le poète Robert Desnos qui abandonnera le mouvement surréaliste en 1930.

 


Au deuxième rang : le poète Philippe Soupault qui participa au mouvement dada, puis fonda avec Breton et Aragon, en 1919, la revue Littérature ; le peintre, sculpteur et poète français Hans Arp, qui associera surréalisme et abstraction ; l'artiste surréaliste français Max Morise, qui tint de tout petits rôles au cinéma ; le peintre et architecte italien Raphaël (1483-1520) ; le poète Paul Éluard, lié au dadaïsme puis au surréalisme ; l'écrivain Louis Aragon, l'un des fondateurs du surréalisme, dont le peintre ceint les hanches d'une couronne de laurier ; l'écrivain André Breton, centre dynamique du surréalisme ; le peintre italien Giorgio De Chirico dont la "peinture métaphysique" fut appréciée par les surréalistes ; enfin, Gala Éluard, une institutrice russe, épouse de Paul Éluard et maîtresse de Max Ernst. Elle deviendra l'épouse de Salvador Dali.

 


(Bibliographie : Max Ernst, 1891-1976, Au-delà de la peinture par Ulrich Bischoff. Benedikt Taschen Verlag GmbH, 1991).

   

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                                 "Au Rendez-vous des amis" par Max Ernst (1922). 

04/10/2012

"LA PIERRE PHILOSOPHALE" DE VICTOR BRAUNER

Par une nuit de pleine lune, une femme somnambule dont la nudité est sublimée par une clarté presque irréelle, la chevelure tombant comme un voile flou jusqu'au sol, la gorge baignée de ce même éclat lunaire, s'approche à grandes enjambées de la pierre philosophale entourée d'un halo lumineux.



Cette pierre mystérieuse est posée sur un tronc d'arbre aux racines extérieures, entre deux branches dont l'une épouse la cambrure des reins de la femme qui avance à califourchon sur cette étrange liane. La pierre philosophale est gardée par un animal inquiétant, mi-mammifère, mi-oiseau. Œuvre riche en symboles d'un peintre inspiré.


Victor Brauner (1903-1966), peintre roumain, réalisa des œuvres souvent obsédantes. Il vécut à Paris de 1930 à 1935, puis s'installa définitivement en France en 1938. Lié au surréalisme, il a transcrit dans son œuvre une vision mythique inséparable de ses angoisses personnelles. À partir du début des années 1940, sa peinture se fait imagerie hiératique, chargée de symboles ésotériques et érotiques. Il choisira la vie intérieure et elle seule.

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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                      "La Pierre philosophale" de Victor Brauner.

23/08/2012

"LE CHATEAU DES PYRENEES" DE MAGRITTE

René Magritte (1898-1967) est un peintre belge dont l'œuvre est d'une extrême singularité. Il réalise sa première toile surréaliste à vingt-sept ans et, malgré ses rapports orageux avec le groupe surréaliste français, il participe à toutes ses grandes expositions.

 


Il admire De Chirico, Duchamp, Picabia et Max Ernst, mais opte pour une manière très personnelle et étrange d'ouvrir les portes de l'imaginaire grâce à ses suggestions visionnaires bien particulières.

 


Dans "le Château des Pyrénées", où l'espace est envahi irrationnellement, un gigantesque bloc rocheux, surmonté d'un château fort, est immobilisé dans les airs entre un ciel azuré parsemé de nuages immaculés et une mer dont les vagues reflètent les nuances grises de la roche. Quel choc éprouve-t-on lorsque l'on regarde cette belle œuvre surréaliste !

 


"... Le Château des Pyrénées (1959), formidable peinture où le génie de Magritte s'affirme de la façon la plus éclatante - et bien qu'il s'agisse d'un tableau peint dans un camaïeu de gris et de bleus. On sait que le titre en est emprunté à un célèbre "roman noir" d'Ann Radcliffe - et par ailleurs, on pense aussi aux "châteaux en Espagne" que nous construisons dans notre seule imagination. Mais le miracle, ici, c'est que cette énorme pierre couronnée d'un château fort et flottant au-dessus de la mer ne nous étonne pas - ou que, plus exactement, à peine l'avons-nous vue, nous trouvons que c'est une chose toute naturelle puisque Magritte nous y fait croire. En d'autres termes, lorsque nous voyons Le Château des Pyrénées, nous sommes soudain de plain-pied avec le "mystère"."

 

Il s'agit d'une huile sur toile de 200 x 140,5 cm, qui appartenait à  Harry Torczyner. Il fit "don de l'oeuvre à Jérusalem où elle se trouve actuellement dans la collection de l'Israel Museum" (précision apportée par Richard Lejeune. Voir les commentaires).

 

(Bibliographie : . Magritte de José Pierre. Éditions Aimery Somogy

                     . L'Univers surréaliste de José Pierre, Éditions Aimery Somogy, Paris, 1983).

 

 

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                                "Le Château des Pyrénées" (1959) de René Magritte.

 

 

             

12/08/2012

"LE DOMAINE D'ARNHEIM" DE MAGRITTE

René Magritte évoquait "avec des images inconnues de ce qui est connu, le mystère absolu du visible et de l'invisible..." Fusionnant le vivant et le minéral, transformant créatures et paysages en visions surréalistes, il créait le mystère.

 


Dans "le Domaine d'Arnheim", où domine la couleur bleue, céleste et sereine, un aigle immense, ou bien une montagne où seraient sculptées une tête et des ailes d'aigle, protège de toute son envergure deux œufs dans leur nid, bizarrement déposés sur un muret devant la montagne que l'on aperçoit d'une baie.

 


Le titre de ce tableau provient d'Edgar Poe que Magritte admirait. Le peintre a écrit : "Le Domaine d'Arnheim réalise une vision qu'Edgar Poe eût beaucoup aimée : c'est une immense montagne qui trouve sa forme exacte dans celle d'un aigle aux aigles déployées."

(Bibliographie : Magritte de José Pierre. Éditions Aimery Somogy).


 

 

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                    "Le Domaine d'Arnheim" (1962) de René Magritte.