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01/07/2016

"LA BARRIERE" PAR PAUL GAUGUIN

Une barrière ondoyante s'incline tout près du sol et des blocs de pierre. Veut-elle mieux entendre les frémissements de la végétation, le bruissement des insectes parmi cette harmonie champêtre ?

 


Les arbres paraissent osciller, se pencher eux aussi vers la terre. Calme, une paysanne est occupée à un ouvrage qui lui permet de veiller sur un animal qui ne s'éloigne pas de la présence rassurante de cette femme assise dans un enclos qu'une autre barrière, immobile celle-là, sépare des maisons à l'arrière-plan.

 


Un paysage végétal et paisible que Gauguin, "homme rustique", réalise ici et qui me rappelle ce beau vers de Baudelaire : "Les parfums, les couleurs et les sons se répondent."

 

 

"Avant d'être l'homme sauvage, Gauguin est l'homme rustique. Où qu'il aille (Bretagne, Martinique), il s'attache aux forces vives de la terre. Dans la tradition, instaurée par J.-F. Millet et les peintres de Barbizon, développée par Pissarro au sein de l'Impressionnisme, et qui a laissé une profonde empreinte sur lui."

 

(Bibliographie : Paul Gauguin par Jean-Jacques Lévêque. ACR Édition, 2003).

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                                  La Barrière par Paul Gauguin.

 

16/11/2012

"LA CALOMNIE D'APELLE" DE BOTTICELLI

 

Faisons une courte pause dans "la Peinture à travers les âges", si vous le voulez bien, pour rendre visite à Botticelli qui s'inspira de l'injustice subie par Apelle, peintre grec de l'Antiquité emprisonné pour une faute qu'il n'avait pas commise et auteur d'une peinture intitulée "la Calomnie" (ainsi que nous l'avons vu dans un précédent article, "Apelle, peintre grec du IVe siècle av. J.-C."), pour réaliser à son tour, vers 1495, une œuvre allégorique représentant la calomnie et autres vils sentiments et actes.



Ce tableau de Botticelli "surprend par son format relativement réduit (62 x 91 cm) ainsi que par la technique employée dont la finesse rappelle celle des miniatures."

 

Dans une salle ouverte, abondamment décorée de bas-reliefs et de sculptures, le roi, à droite de la toile, siège sur un trône. À ses côtés, les allégories du Soupçon et de l'Ignorance lui soufflent perfidement des ragots dans ses oreilles d'âne, symboles de sa sottise et de son manque de réflexion. Ses yeux sont fermés, refusant de voir la vérité et la justice. Il tend la main pour désigner au hasard qui prendra la parole.


La personnification de la Haine, un homme vêtu d'un vêtement sombre, tend agressivement le bras. Sa main, d'une longueur disproportionnée, veut frôler celle du monarque afin d'obtenir l'autorisation de déverser ses paroles haineuses. De l'autre main, il enserre fermement le bras de la Calomnie qui porte, de sa main droite, une torche symbole des mensonges qu'elle répand sur son passage. De la main gauche, l'allégorie de la Calomnie traîne sur le sol, en le tirant par les cheveux, sa victime, un adolescent à demi dévêtu dont la nudité rappelle l'innocence. Il joint vainement les mains suppliant d'être libéré.


Derrière la Calomnie, ses deux servantes, la Fourberie et la Fraude, revêtant l'apparence trompeuse de deux belles jeunes femmes, tressent les cheveux de leur maîtresse, les ornent hypocritement d'un ruban blanc et de roses symbolisant la pureté et l'innocence pour masquer ses mensonges. 



Plus loin, le Repentir est représenté par une personne très âgée, habillée d'une cape noire sur des vêtements déchirés. Elle se tourne avec un rictus vers le dernier personnage féminin, à gauche, l'allégorie de la Vérité, d'une beauté parfaite dans sa nudité intégrale, et qui me fait songer à la magnifique déesse peinte par Botticelli, dix ans plus tôt, lorsqu'il réalisa "la Naissance de Vénus". La superbe Vérité "fait un signe avec l'index de sa main droite pointé vers le haut, vers les Puissances dont on doit attendre le dernier jugement sur le mensonge et la vérité. Sans se préoccuper de ce que font les autres, tous en mouvement vers le roi, et donc totalement isolée d'eux, elle manifeste ainsi sa constance incorruptible."

 

(Bibliographie : Botticelli par Barbara Deimling. Édition particulière pour Le Monde. Taschen GmbH, 2005).

 

(Écrit par Améthyste)


 

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                       "La Calomnie d'Apelle" (vers 1495) de Botticelli.

 

13/08/2012

"LEDA ET LE CYGNE" DU CORREGE

Que de tribulations subit ce tableau du Corrège (Antonio Allegri), peintre italien du XVIe siècle qui porta le nom de sa ville natale, Correggio ! "Léda et le Cygne" connut l'Italie, l'Espagne, la Suède, puis parvint entre les mains de Philippe d'Orléans.

 


Louis, fils de Philippe d'Orléans, s'empressa de faire découper cette toile et donna l'ordre de détruire tout particulièrement la tête de Léda. La tête de la belle mortelle fut entièrement repeinte par Charles Coypel, ce qui permit à cette toile de rester une des plus séduisantes œuvres du Corrège.

 

 

Léda, épouse du roi de Sparte, fut aimée de Zeus métamorphosé en cygne afin de la séduire. Elle mit au monde des œufs d'où surgirent deux couples de jumeaux : Castor et Pollux, Hélène et Clytemnestre.

 


Le Corrège apporta de l'érotisme à ce thème mythologique avec Léda et ses compagnes nues au sortir d'un bain dans un étang de la forêt. Tout est d'une grâce exquise.

 


Ce tableau est au Kaiser-Friedrich Museum, à Berlin.

 

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"Léda et le Cygne" du Corrège.