CITATIONS (Thèmes B - C)

BEAUTÉ :

"... quand la beauté est dans la forme même, dans la pureté des lignes, dans la dignité, dans la majesté, dans la pensée d'un visage d'homme ou de femme, la beauté change aux différentes époques de la vie, mais elle ne passe pas." (Lamartine).

"... elle était comme faite d'un morceau d'arc-en-ciel toute beauté et paix." (Byron).


BIENS :

"Si l'on n'impose pas une limite au désir, tout ce que l'on fait devient inutile... Les biens matériels ne vous suivent pas dans la mort." (Ani Patchèn).

BIOLOGIE :

"Il n'est pas plus surprenant de naître deux fois qu'une. Tout est résurrection dans ce monde ; les chenilles ressuscitent en papillons, un noyau mis en terre ressuscite en arbre ; tous les animaux ensevelis dans la terre ressuscitent en herbes, en plantes, et nourrissent d'autres animaux dont ils font bientôt une partie de la substance : toutes les particules qui composaient les corps sont changées en différents êtres." (Voltaire).

BOHÈME :

"La bohème, c'est le stage de la vie artistique, c'est la préface de l'Académie, de l'Hôtel-Dieu ou de la Morgue." (Henri Murger).

BONHEUR :

"... le bonheur, c'est un quidam susceptible : si on ne le reçoit pas, il y a des chances pour qu'il ne revienne plus." (Jules Claretie, de l'Académie française).

"Trois mots, avec celui de passion, gouvernent mon existence : solitude, silence, sérénité (les "trois s" qui constituent pour moi la base du bonheur." (Michel Peyramaure).

"Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé." (Albert Camus).

"Puis l'on se quitterait pour des années, laissant échapper l'une de ces possibilités de bonheur, si rares, dont jamais au moment voulu il ne nous est donné de comprendre la signification." (Alain Decaux).

"Il y a des bonheurs que l'on ne peut différer sous peine de ne se le pardonner jamais." (Louis Nucéra).
 

CALOMNIE :

"... puis la calomnie éleva tout doucement sa petite tête de serpent et parla d'une voix flûtée." (Balzac).

CERVEAU :

"Le cerveau, comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner." (Pierre Daninos).

CHAGRIN :

"Les chagrins sont des serviteurs obscurs, détestés, contre lesquels on lutte, sous l'empire de qui on tombe de plus en plus ; des serviteurs atroces, impossibles à remplacer, et qui par des voies souterraines nous mènent à la vérité et à la mort. Heureusement ceux qui ont rencontré la première avant la seconde, et pour qui, si proches qu'elles doivent être l'une et l'autre, l'heure de la vérité a sonné avant l'heure de la mort..." (Marcel Proust).

"Les premiers chagrins de leur vie ont été si profonds qu'ils n'ont jamais réussi à s'en détacher." (Tony Lainé).

CIEL :

"Le ciel, c'est moi, c'est toi. Le ciel, c'est ce que nous avons fait de notre vie : des nuages, rien que des nuages. Des ouragans et des orages. Parfois juste une petite couleur bleue entre deux éclairs de foudre." (Jacques Lanzmann).

CŒUR :

"... quand nous attendons, de l'oreille qui recueille les bruits à l'esprit qui les dépouille et les analyse, et de l'esprit au cœur à qui il transmet ses résultats, le double trajet est si rapide que nous ne pouvons même pas percevoir sa durée, et qu'il semble que nous écoutions directement avec notre cœur." (Proust).

"... les qualités du cœur sont aussi indépendantes de celles de l'esprit que les facultés du génie le sont des noblesses de l'âme." (Balzac).

"Lorsque nous arriverons au degré de science qui nous permettra de faire une histoire naturelle des cœurs, de les nommer, de les classer en genres, en sous-genres, en familles, en crustacés, en fossiles, en sauriens, en microscopiques, en... que sais-je ? alors, [...], ce sera chose prouvée qu'il en existe de tendres, de délicats, comme des fleurs, et qui doivent se briser comme elles par de légers froissements auxquels certains cœurs minéraux ne sont même pas sensibles." (Balzac).

CONSCIENCE :

"Science sans conscience n'est qu'une ruine de l'âme." (Rabelais).

"... la conscience personnelle ne peut prendre racine que dans une conscience collective ; car ma conscience est le cheminement fait au contact des autres." (Albert Jacquard).

"Profondeurs de la conscience
 On vous explorera demain
 Et qui sait quels êtres vivants 
 Seront tirés de ces abîmes
 Avec des univers entiers." (Guillaume Apollinaire).

"Notre conscience est un juge infaillible, quand nous ne l'avons pas encore assassinée." (Balzac).

CULTURE :

"... dans le domaine de la culture, toute nouvelle connaissance aiguise et approfondit le plaisir, et tout plaisir est connaissance." (José Cabanis).

 

 

"La Liseuse" (1874) d'Auguste Renoir.

 

CITATIONS (Thèmes D - E)

DANSE :

"... il y avait dans l'air, dans les attitudes, dans la frénésie même de ce délire en action, quelque chose de sérieux et triste, comme si toute joie n'eût été qu'une démence passagère, et comme si, pour saisir un éclair de bonheur, la jeunesse et la beauté même avaient besoin de s'étourdir jusqu'au vertige et de s'énivrer de mouvement jusqu'à la folie !" (Lamartine).

DÉCEPTION :

 

"Et ce qui avait été supportable pendant la vie, cette longue déception des humains trop sentimentaux, s'avérait aussi avoir été leur seul cri réel et continu, de leur naissance à leur mort." (François Sagan).

DÉCOUVERTE :

 

"L'esprit mourait d'inanition parmi des trésors invisibles à des yeux ayant désappris de voir, de partir à la découverte d'autre chose que de ce qu'on leur montrait." (Robert Sabatier).

DÉFAITE :

"La défaite reforge les élites ; elle fait le tri des âmes ; elle met de côté ce qui est pur et fort ; elle le rend plus pur et plus fort. Mais elle précipite la chute des autres, ou brise leur élan." (Romain Rolland).

DÉSIR :

"Ces désirs sont seulement le désir de tel être ; vagues comme des parfums, comme le styrax était le désir de Prothyraïa, le safran le désir éthéré, les aromates le désir d'Héra, la myrrhe le parfum des nuages, la manne le désir de Nikè, l'encens le parfum de la mer." (Marcel Proust).

"Nos désirs vont s'interférant et, dans la confusion de l'existence, il est rare qu'un bonheur vienne justement se poser sur le désir qui l'avait réclamé." (Marcel Proust).

DESTIN :

"On ne peut goûter la saveur des jours que si l'on se dérobe à l'obligation d'avoir un destin." (Cioran).

"C'est la destinée ! Phrase du faible cœur humain ! C'est la destinée ! Triste apologie de toutes les erreurs !" (Edward George Bulwer-Lytton).

DIGNITÉ :

"Le respect de la dignité de l'homme ne peut être fonction des circonstances." (Brigitte Friang, correspondante de guerre).

DISCUSSION :

"... c'est alors que je compris tout à fait que les discussions n'instruisent personne et que l'art de persuader diffère du tout au tout de l'art d'argumenter. Car on se ferme à la preuve, et encore mieux à la preuve forte." (Alain).

 

 

DOUTE :

"La liberté intellectuelle, ou Sagesse, c'est le doute... Douter, c'est examiner, c'est démonter et remonter les idées comme des rouages, sans prévention et sans précipitation, contre la puissance de croire qui est formidable en chacun de nous." (Alain).

"Pour examiner la vérité il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut." (Descartes).

DURÉE :

"Je découvrais la singulière satisfaction qu'on peut goûter à servir la carrière d'autrui en se détachant de la sienne, à accepter d'être régulièrement la seconde au lieu de chercher à être, de loin en loin, la première, à représenter aux yeux du monde la perfection tranquille, la probité, la durée rassurante, par opposition aux éclats éphémères de l'actualité." (Henri Troyat).

ÉCRITURE :

"Écrire, c'est parler sans être interrompu." (Jules Renard).

"Pour écrire un roman, il faut avant tout se munir d'une ou plusieurs impressions-forces, effectivement vécues par l'auteur en son cœur. Ceci est l'affaire du poète. À partir de cette impression se développe un thème, un plan, un tout harmonieux, ceci est désormais l'affaire de l'artiste, bien que l'artiste et le poète s'entraident dans l'une comme dans l'autre." (Dostoïevski).

"Le romancier n'inventera jamais davantage de perversions qu'il n'en existe réellement. En revanche, il peut encore inventer du merveilleux et du magique car rares sont ces accessoires du bonheur dans le bazar de la vie quotidienne." (Jacques Lanzmann).

ÉNERGIE :

"Son énergie créatrice s'exerce dans le sens de la vie, d'encore plus de vie, c'est une énergie à la fois physique et spirituelle qui engage tout l'être et l'entraîne." (André Bay).

ENNEMI :

"Ignorer son ennemi, c'est une façon de le rejeter. C'est aussi une manière de l'absorber, et de le faire disparaître de tout souvenir." (Jacques Lanzmann).

ÉQUIPE :

"C'est le travailleur solitaire qui découvre un sujet nouveau, mais plus le monde devient compliqué, moins nous sommes capables de conduire quoi que ce soit jusqu'au succès sans la collaboration des autres." (Fleming).

ESPRIT :

"On dirait que certaines créatures ont des antennes à l'esprit." (Paul Bourget).

"Le fait que l'esprit régisse le corps, bien que négligé par la biologie et par la médecine, est la connaissance la plus fondamentale que nous ayons du processus vital." (Dr Franz Alexander).

"Douter de ce qui est certain, et non pas de ce qui est douteux, voilà l'esprit." (Alain).

"Le plus grand dérèglement de l'esprit, c'est de croire les choses parce qu'on veut qu'elles soient, et non parce qu'on a vu qu'elles sont en effet." (Bossuet).

"Elle lui permet de vivre poétiquement, au même diapason que sa nature fantasque et bohème : tous les deux possèdent cette indépendance aristocratique de l'esprit, cette capacité surréaliste de convertir la vie matérielle en légendes et en fables." (Alain Vircondelet).

ÊTRE HUMAIN :

"Il ne suffit pas d'apprendre à l'homme une spécialité. Car il devient ainsi une machine utilisable mais non une personnalité. Il importe qu'il acquière un sentiment, un sens pratique de ce qui vaut la peine d'être entrepris, de ce qui est beau, de ce qui est moralement droit." (Albert Einstein).

"Il y avait de tout en lui : des mauvaises herbes, du chiendent, des pâquerettes, des boutons-d'or, des genêts. Il y avait aussi des tas d'animaux sauvages, des sangliers, des loups, du lion, de la vache enragée, des crocodiles. Il y avait aussi des têtards, des nénuphars, de la boue, de la vase. Et, par-dessus tout cela, coulait, parfois, une eau de source où toutes les herbes, toutes les fleurs, tous les animaux venaient s'abreuver." (Jacques Lanzmann).

" Nous nous parlons tous à nous-même et ce dialogue entre le moi que nous sommes et celui que nous voudrions être permet de mieux mesurer l'étendue de notre solitude et mieux écarter les tentations de nos mensonges." (Philippe Labro).

"Nous savons que la poussière dérisoire présente dans un cercueil n'a rien à voir avec l'éblouissement de l'être." (Henri Queffélec).

ÉTUDE :

"... l'étude est si maternellement bonne, qu'il y a peut-être crime à lui demander des récompenses autres que les pures et douces joies dont elle nourrit ses enfants." (Balzac).

EXPÉRIENCE :

"C'est par l'expérience que la science et l'art font leur progrès chez les hommes." (Aristote).

 

"La Liseuse" (1872) de Claude Monet.

CITATIONS (Thèmes F à H)

FAMILLE :

"Une famille vivant unie de corps et d'esprit est une rare exception. La loi moderne, en multipliant la famille par la famille, a créé le plus horrible de tous les maux : l'individualisme." (Balzac).

FANTASTIQUE :

"C'est seulement à l'approche du fantastique, en ce point où la raison humaine perd son contrôle, qu'a toutes chances de se traduire l'émotion la plus profonde de l'être, émotion inapte à se projeter dans le cadre du monde réel et qui n'a d'autre issue, dans sa précipitation même, que de répondre à la sollicitation éternelle des symboles et des mythes." (André Breton).

"... la littérature fantastique révèle, ou plutôt crée des univers parallèles. Il ne s'agit pas d'une évasion, comme le pensent certains philosophes historicistes, car la création -sur tous les plans et dans tous les sens du mot- est le trait spécifique de la condition humaine." (Mircea Eliade).

FIERTÉ :

"Dépendre d'un monarque ou de la populace,
L'un vaut l'autre pour moi. Je veux vivre à ma guise,
Ne servir que moi-même et qu'à moi-même plaire,
Ne courber mon esprit, mon honneur, mon échine
Devant aucun pouvoir et aucune livrée..." (Pouchkine).

FOLIE :

"... dès que la Création commença, la folie naquit. Les démons sont tous fous. Même les anges ne sont pas tout à fait sains d'esprit. Le monde de la matière et des actes est un asile de fous." (Isaac Bashevis Singer).

"Ce dévoreur de temps, ce marchand de sable et de rêves [Marcel Proust] a donné aux psychiatres la meilleure des leçons : si un fou est assez sage pour ne rien vous demander, laissez-le, il cache peut-être un génie. Malheur à ceux qui l'enfermeront dans une camisole, un hôpital, une chimio, un diagnostic (voyez encore Artaud et Camille Claudel...)" (P.B., J.-M.P., M.-J.B. Psychoscopie - Regards de psychiatres sur des personnages hors du commun, éd. Josette Lyon).

FORCE :

"S'il est des natures tendres où les idées se logent et qu'elles ravagent, il est aussi des natures vigoureusement munies, des crânes à rempart d'airain sur lesquels les volontés des autres s'aplatissent et tombent comme les balles devant une muraille..." (Balzac).

"Ce dont il s'agit quand une épée vous transperce l'âme : avoir le regard serein, ne pas perdre de sang, accueillir le froid de la lame avec le froid de la pierre. Grâce au coup, après le coup, devenir invulnérable." (Kafka).

GÉNIE :

"... le génie vient d'une tendance de l'âme et non d'une science." (Balzac).

"L'homme ordinaire projette une ombre. D'une façon que nous ne comprenons pas très bien, l'homme de génie dispense de la lumière." (George Steiner). 

"Cet instant de transition infiniment mystérieux où un vers, une mélodie, surgissant de l'invisible, de la vision et de l'intuition d'un génie, entre dans le monde des réalités terrestres sous une forme fixée graphiquement, où pourrait-on le surprendre et l'observer si ce n'est dans ces manuscrits primitifs des maîtres, nés dans la lutte ou le feu de l'inspiration, comme dans un état de transe ?" (Stefan Zweig).

GLOIRE :

"Il faut collectionner les pierres qu'on vous jette. C'est le début d'un piédestal." (Hector Berlioz).

GOÛT :

"Le goût se perfectionne par les mêmes moyens que la sagesse... On s'exerce à voir comme à sentir, ou plutôt une vie exquise n'est qu'un sentiment délicat et fin... (Jean-Jacques Rousseau).

GUERRE :

"Un avion tournait sur la ville et laissait tomber une bombe par-ci, par-là. De ceux qui se sont trouvés par-ci, par-là, la vie s'est terminée." (René Barjavel).

"Au nom d'un certain bonheur, chaque moitié de l'humanité est prête à détruire l'autre moitié, sachant bien qu'elle périra du même coup." (René Barjavel).

"Chaque arme nouvelle inspire une terreur nouvelle, ce qui n'empêche ni sa fabrication, ni son stockage, ni son utilisation." (René Barjavel).

HAINE :

"La haine est la seule passion accessible aux médiocres. Ils trouvent à haïr un semblant de grandeur. C'est pourquoi la haine est si commune, et si facile à propager. Haine grondante, haine rampante et volante, haine d'acier, de feu, elle a broyé les continents, frappé les hommes de toutes les couleurs, empoisonné le cœur des survivants." (René Barjavel).

HASARD :

"... le hasard est le plus grand romancier du monde. Il apporte à chacun la part d'imprévu et de rêve auxquels nous aspirons tous dans notre vie de tous les jours." (Jacques Lanzmann).
 
HISTOIRE :

"L'historien est toujours d'un temps et d'un pays ; ce qui revient à dire que l'impartialité totale est impossible. Au reste, elle serait horriblement ennuyeuse. Ce qu'on a le droit de demander à l'historien, c'est la lucidité, la bonne foi, le respect des documents et la franchise de ses inévitables partis pris. C'est là-dessus qu'il faut le juger." (André Sernin).

HONNÊTETÉ :

"Les natures honnêtes ont cette grâce merveilleuse de mettre de leur honnêteté dans tout ce qu'elles touchent." (Zola).

HUMANITÉ :

"Quand le dégoût de l'humanité montait en lui telle une nausée, le plus infime geste individuel de courage et d'abnégation lui apportait une réconciliation." (Robert Sabatier).

"La moitié de l'humanité vivait dans la pauvreté et luttait pour émerger de cette obscurité, pour aller vers quoi ? L'autre moitié, intellectuellement engourdie, végétait dans l'opulence. Entre les deux s'échelonnaient toutes les nuances, depuis la sombre misère jusqu'à la richesse apathique et au-dessus, passant comme un arc-en-ciel, les éternelles illusions, l'amour, l'art, les grandes interrogations sur le droit, la paix et l'avenir idéal..." (Louis Couperus).

HUMILITÉ :

"... il montra que la perle dissimulée sous la rocaille, elle-même placée au fond de l'océan, offrait le symbole de la plus parfaite humilité, du secret préservé, de cette perfection spirituelle du sage et du saint matérialisée dans la beauté d'une sphère exprimant la totalité." (Robert Sabatier).

HYPOTHÈSE :

"L'issue de tout évènement en cours donne toujours lieu à tant d'hypothèses que, quelle que soit cette issue, il se trouve chaque fois des gens pour assurer : "Je l'avais bien dit !" tout en oubliant complètement que, parmi les innombrables hypothèses avancées, il y en a eu aussi d'absolument contraires." (Tolstoï).

 

 

"L'Apothéose d'Homère" d'Ingres.

CITATIONS (Thèmes I à L)

IDÉALISME :

"Il faut, parfois, emboîter le pas aux idéalistes. Ils marchent toujours vers la lumière."
(Henri Troyat).

IDÉE :

"[...] et on fut indigné, en vertu de cette haine que provoque l'avènement de toute idée parce que c'est une idée, exécration dont elle tire plus tard sa gloire et qui fait que ses ennemis sont toujours au-dessous d'elle, si médiocre qu'elle puisse être." (Flaubert).

"Sous l'impulsion d'une idée puissante, qu'elle soit passionnée ou purement scientifique, nous nous trouvons comme le plongeur dans sa cloche, à l'abri des flots de l'immense océan qui nous environne." (Jean-Paul Richter, écrivain romantique allemand).

"Rien n'est plus dangereux qu'une idée quand on n'a qu'une idée." (Alain).

"... les idées sont des vols de gerfauts sur lesquels s'exercent des tireurs habiles. En certains endroits un véritable pillage est organisé, forme nouvelle du banditisme intellectuel. Sans doute faudrait-il se taire et seulement écrire pour laisser une trace !" (Jacques Chancel).

ILLUSION : 

"On pleure parfois les illusions avec autant de tristesse que les morts (Maupassant).

IMAGINATION :

"Galope, fuis, galope, imagination encore survivante ! Avide de t'exterminer, le monde civilisé est à tes trousses, et il ne te laissera plus jamais en paix." (Dino Buzzati).

INTÉGRITÉ :

"Avoir la certitude que l'on n'est pas inutile permet de sauvegarder le respect de soi, sans lequel l'intégrité ne peut être préservée." (Geneviève Bersihand). 

INTELLIGENCE :

"[...] un homme de grand talent prêtera d'habitude moins d'attention à la sottise d'autrui que ne ferait un sot." (Proust).

"Quand il s'agit d'écrire des sottises, il serait vraiment trop facile d'écrire un gros livre." (Bachelard).

"Instinct et intelligence représentent deux solutions divergentes, également élégantes, d'un seul et même problème." (Bergson). 

INTUITION :

"L'intuition, c'est la création foisonnante, l'intime conviction sans raison apparente, l'illumination des créateurs, l'Euréka : j'ai trouvé !" (Dimitri Davidenko)

"Sans la raison, l'intuition est irrecevable. Sans l'intuition, la raison est stérile." (Dimitri Davidenko).

JALOUSIE :

"La jalousie, passion éminemment crédule, soupçonneuse, est celle où la fantaisie a le plus d'action ; mais elle ne donne pas d'esprit, elle en ôte ;..." (Balzac).

JUGEMENT :

"Pour juger un homme, au moins faut-il être dans le secret de sa pensée, de ses malheurs, de ses émotions..." (Balzac).

JUSTICE :

"À force d'être juste, on est souvent coupable." (Corneille).

LANGUE :

"L'argot n'est autre chose qu'un vestiaire où la langue, ayant quelque mauvaise action à faire, se déguise. Elle se revêt de mots-masques et de métaphores-haillons." (Victor Hugo).

LECTURE :

"Nous sentons très bien que notre sagesse commence où celle de l'auteur finit, et nous voudrions qu'il nous donnât des réponses, quand tout ce qu'il peut faire est de nous donner des désirs." (Proust).

LIBERTÉ :

"La vraie liberté, c'est pouvoir toute chose sur soi." (Montaigne).

"Si j'ai des devoirs, le premier et le principal de ces devoirs est de me croire libre." (Alain).

"La liberté est une vertu." (Vittorio Alfieri).

"L'homme libre, qui vit parmi les ignorants, s'applique autant qu'il peut à éviter leurs bienfaits." (Spinoza).

"Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont [...] une seule et même chose." (Kant).

"C'est seulement par le risque de sa vie que l'on conserve la liberté." (Hegel).

"Plus les hommes seront éclairés, plus ils seront libres." (Voltaire). 

LITTÉRATURE :

"Ici, comme toujours en France, j'éprouvais avec une force persuasive combien une grande littérature tournée vers le vrai donne en retour à son peuple une force qui l'éternise [...]. (Stefan Zweig).

 

 "La Lecture" (1903) de Théo Van Rysselberghe

 

 

CITATIONS (Thèmes M - N)

MALHEUR :

"Le malheur est une espèce de talisman dont la vertu consiste à corroborer notre constitution primitive : il augmente la défiance et la méchanceté chez certains hommes, comme il accroît la bonté de ceux qui ont un cœur excellent." (Balzac).

"Si les hommes voulaient être francs, ils reconnaîtraient peut-être que jamais le malheur n'a fondu sur eux sans qu'ils aient reçu quelque avertissement patent ou occulte. Beaucoup n'ont aperçu le sens profond de cet avis mystérieux ou visible qu'après leur désastre." (Balzac).

"Le malheur est la pierre de touche, le jaspe noir qui permet de distinguer l'or du cuivre, le courage de la lâcheté, le caractère de la faiblesse." (Henry Bordeaux, de l'Académie française).

"Ah, il a belle figure l'égreneur de tourments métaphysiques quand débarque le vrai malheur !" (Louis Nucéra).

MAQUIS :

"Le maquis : certes, il était, comme le dit le poète, composé de "gens de toutes sortes" mais lorsqu'il y songeait primait un sentiment de pureté. Il en resterait les grands, les hommes de la politique et d'un avenir imprévisible. La plupart, artisans, ouvriers et paysans rentrés chez eux, comme après la journée de travail, seraient oubliés, beaucoup gardant leur secret." (Robert Sabatier).

MARIAGE :

"Avant d'aller à la guerre, fais une prière,

Avant d'aller sur mer fais-en deux !

Avant de te marier, fais-en quatre !" (Proverbe russe).

MÉMOIRE :

"Brûler, brûler la mémoire et ses archives pour avoir en soi de grandes pièces vides, disponibles." (Robert Sabatier).

"Je sais : peut-être qu'avec les années, le souvenir et le recul qui est celui de la mémoire lorsqu'elle tente de renouer les fils de la réalité, je transfigure un peu ce qui a été. J'enjolive. Je dramatise : et après ?" (Pierre-Jean Remy).

"Savoir par cœur ce n'est pas savoir : c'est tenir ce qu'on a donné en garde à sa mémoire." (Montaigne).

MENSONGE :

"... beaucoup de menteurs s'imaginent qu'on ne cherchera pas à élucider un détail insignifiant qui suffit pourtant (si le hasard vous met en possession de l'humble réalité qui est en contradiction avec lui) pour dénoncer un caractère et inspirer à jamais la méfiance." (Marcel Proust).

"On croit toujours, lorsqu'on s'engage sur le chemin du mensonge, que le trajet sera court et facile ; on franchit aisément et même avec un certain plaisir les premiers obstacles ; mais bientôt la forêt s'épaissit, la route s'efface, se ramifie en sentiers qui vont se perdre dans des marécages ; chaque pas bute, s'enfonce ou s'enlise ; on s'irrite ; on se dépense en démarches vaines dont chacune constitue une nouvelle imprudence." (Maurice Druon).

MISÈRE :

"Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, se sont avisés, pour se rendre heureux, de ne point y penser : c'est tout ce qu'ils ont pu inventer pour se consoler de tant de maux." (Pascal).

MONDE :

"Tant de bras pour transformer le monde et si peu d'yeux pour le regarder..." (Julien Gracq).

"Si ton indépendance donne de l'humeur au monde, il saura bien trouver quelque prétexte pour te percer le cœur." (Stendhal).

MORT :

"L'homme libre ne pense à rien moins qu'à la mort, et sa sagesse n'est pas une méditation de la mort, mais une méditation de la vie." (Spinoza).

"On ne mourait pas dans cette maison, on cessait de vivre." (Gaston Baissette).

"Il est des personnes que nous ensevelissons dans la terre, mais il en est de plus particulièrement chéries qui ont eu notre cœur pour linceul, dont le souvenir se mêle chaque jour à nos palpitations..." (Balzac).

"La crainte de mourir est une pensée d'oisif, aussitôt effacée par une action pressante, si dangereuse qu'elle soit." (Alain).

"Rien n'est plus sûr que la mort,
 Rien n'est moins sûr que son heure." (Ambroise Paré).

MUSIQUE :

"Tout est musique pour un cœur musicien. Tout ce qui vibre, et s'agite, et palpite, les jours d'été ensoleillés, les nuits où le vent siffle, la lumière qui coule, le scintillement des astres, les orages, les chants d'oiseaux, les bourdonnements d'insectes, les frémissements des arbres, les voix aimées ou détestées, les bruits familiers du foyer, de la porte qui grince, du sang qui gonfle les artères dans le silence de la nuit,..." (Romain Rolland).

"La musique m'inspirait une telle humilité que je souhaitais vieillir pour oser parler d'elle." (Pierre-Jean Remy).

"Bien que les instruments fussent gais et que les attitudes fussent celles de la joie, les airs étaient tristes, les notes lentes et rares allaient profondément pincer les fibres endormies du cœur. Il en est ainsi de la musique partout où elle n'est pas un vain jeu de l'oreille, mais un gémissement harmonieux des passions qui sort de l'âme par la voix. Tous ses accents sont des soupirs, toutes ses notes roulent des pleurs avec le son." (Lamartine).

NATURE : 

"La nature s'est réservée tant de liberté qu'avec notre savoir et notre science nous ne pouvons jamais la pénétrer entièrement ni la pousser dans ses derniers retranchements." (Goethe).

"La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles [...] (Baudelaire).

NOBLESSE :

"Mais celui qui aime la noblesse d'un caractère l'aime pour la vie parce qu'il s'est attaché à quelque chose d'immuable." (Platon).

NON-VIOLENCE :

"Qui niera que j'ai consacré trente années de ma vie à frapper en vain, patiemment, doucement et modestement contre une porte fermée et barrée ?" (Albert John Luthuli, Président de l'African National Congress, 1952).

 

"La Liseuse" (1874) d'Auguste Renoir.