22/08/2012
LES METHODES EDUCATIVES DE MARIE CURIE
Marie Curie, travailleuse acharnée, trouve barbare d'enfermer les élèves dans des classes mal aérées à l'âge du mouvement et de la course. Sa fille aînée, Irène, la future Mme Joliot-Curie, vient d'obtenir son certificat d'études et Marie souhaite qu'elle étudie très peu et très bien. Elle consulte ses amis, professeurs à la Sorbonne comme elle.
C'est ainsi que, pendant deux ans, vivra "une sorte de coopérative d'enseignement où de grands esprits appliqueront des méthodes de culture nouvelles à leurs enfants réunis.
Une ère s'ouvre, d'excitation et d'amusement intense, pour une dizaine de marmots, garçons et filles, qui vont chaque jour écouter une seule leçon, donnée par un maître d'élite. Un matin, ils envahissent le laboratoire de la Sorbonne où Jean Perrin leur apprend la chimie. Le lendemain, le petit bataillon se transporte à Fontenay-aux-Roses : séance de mathématiques par Paul Langevin. Mmes Perrin et Chavannes, le sculpteur Magrou, le professeur Mouton, enseignent la littérature, l'histoire, les langues vivantes, les sciences naturelles, le modelage, le dessin. Enfin, dans un local désaffecté de l'École de Physique, Marie Curie consacre le jeudi après-midi au cours de physique le plus élémentaire que ces murs aient jamais entendu.
Ses disciples - dont certains sont de futurs savants - garderont un souvenir ébloui de ses leçons passionnantes, de sa familiarité, de sa gentillesse. [...] Marie leur transmet son amour de la science et son goût de l'effort. [...]
À l'affût des moindres gestes de Mme Curie, les journaux de l'époque raillent gaiement l'intrusion - bien discrète et soigneusement surveillée - des fils et filles de savants dans les laboratoires.
"Ce petit monde qui sait à peine lire et écrire, dit un échotier, a toute licence de faire des manipulations, de construire des appareils et d'essayer des réactions... La Sorbonne et l'immeuble de la rue Cuvier n'ont pas encore sauté, mais tout espoir n'est pas perdu !"
(Bibliographie : Madame Curie par Ève Curie. Éditions Gallimard, 1938).
Marie Curie.
15:23 Publié dans Anecdotes scientifiques | Tags : marie curie, méthodes éducatives | Lien permanent | Commentaires (1)
19/08/2012
"LE TOMBEAU D'EDGAR POE" DE MALLARME
"Le Tombeau d'Edgar Poe
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur."
(Stéphane Mallarmé).
Edgar Allan Poe.
Monument à la mémoire d'Edgar Poe,
dans le cimetière presbytérien de Baltimore.
(Il fut placé, en 1913, à l'emplacement originel de la tombe de l'écrivain).
20:01 Publié dans Poèmes | Tags : le tombeau d'edgar poe, mallarmé, poème | Lien permanent | Commentaires (2)
17/08/2012
"TEMPETE, COTE DE BELLE-ILE" DE MONET
Claude Monet, face à la Nature dont il fait son "atelier", n'est pas seulement le peintre de paysages idylliques, de jardins mystérieux et paisibles, de sites emplis de quiétude, lieux de promenade de belles dames sereines.
Parfois, il affronte la Nature et ses éléments déchaînés hurlant leur colère comme dans cette composition d'une rare intensité où la mer houleuse, sous des cieux assombris, se fracasse sur les rochers.
"Tempête, côte de Belle-Île" de Claude Monet.
16:33 Publié dans Peinture | Tags : tempête côte de belle-île, claude monet, mer houleuse, rochers | Lien permanent | Commentaires (2)
"LA FALAISE A DIEPPE" DE CLAUDE MONET
Claude Monet choisit une touche rugueuse pour peindre cette falaise impressionnante, terrifiante même, qui surplombe une mer calme. L'à-pic agresse le regard, provoque l'effroi, tandis que des personnages grimpent paisiblement jusqu'au sommet.
Une toile emplie de contrastes où les fureurs marines et océanes chères à Claude Monet se sont apaisées pour céder la place à la hautaine provocation de la falaise.
"Dans le même temps, par la liberté et la force de la facture picturale, on est tenté d'y voir une prémonition d'une peinture de caractère, exaltée chez les Fauves, reprise en compte par l'abstraction lyrique."
(Bibliographie : Claude Monet par Jean-Jacques Lévêque. ACR Édition, 2004).
"La Falaise à Dieppe" de Claude Monet.
15:25 Publié dans Peinture | Tags : la falaise à dieppe, claude monet, peintre, falaise, à-pic | Lien permanent | Commentaires (1)
15/08/2012
"BOHEMIENS EN VOYAGE" DE BAUDELAIRE
"Bohémiens en voyage
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.
Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures."
(Charles Baudelaire : extrait des Fleurs du mal).
"La Gitane" de Kees Van Dongen.
Dans son commentaire, Jean-Claude Vincent, cite une toile de Van Gogh : 'Les Roulottes, campement de Bohémiens". Merci, Jean-Claude, pour cette excellente suggestion.
"Les Roulottes, campement de Bohémiens" de Vincent Van Gogh.
08:23 Publié dans Poèmes | Tags : bohémiens en voyage, baudelaire | Lien permanent | Commentaires (2)