19/08/2012
"LE TOMBEAU D'EDGAR POE" DE MALLARME
"Le Tombeau d'Edgar Poe
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur."
(Stéphane Mallarmé).
Edgar Allan Poe.
Monument à la mémoire d'Edgar Poe,
dans le cimetière presbytérien de Baltimore.
(Il fut placé, en 1913, à l'emplacement originel de la tombe de l'écrivain).
20:01 Publié dans Poèmes | Tags : le tombeau d'edgar poe, mallarmé, poème | Lien permanent | Commentaires (2)
17/08/2012
"TEMPETE, COTE DE BELLE-ILE" DE MONET
Claude Monet, face à la Nature dont il fait son "atelier", n'est pas seulement le peintre de paysages idylliques, de jardins mystérieux et paisibles, de sites emplis de quiétude, lieux de promenade de belles dames sereines.
Parfois, il affronte la Nature et ses éléments déchaînés hurlant leur colère comme dans cette composition d'une rare intensité où la mer houleuse, sous des cieux assombris, se fracasse sur les rochers.
"Tempête, côte de Belle-Île" de Claude Monet.
16:33 Publié dans Peinture | Tags : tempête côte de belle-île, claude monet, mer houleuse, rochers | Lien permanent | Commentaires (2)
"LA FALAISE A DIEPPE" DE CLAUDE MONET
Claude Monet choisit une touche rugueuse pour peindre cette falaise impressionnante, terrifiante même, qui surplombe une mer calme. L'à-pic agresse le regard, provoque l'effroi, tandis que des personnages grimpent paisiblement jusqu'au sommet.
Une toile emplie de contrastes où les fureurs marines et océanes chères à Claude Monet se sont apaisées pour céder la place à la hautaine provocation de la falaise.
"Dans le même temps, par la liberté et la force de la facture picturale, on est tenté d'y voir une prémonition d'une peinture de caractère, exaltée chez les Fauves, reprise en compte par l'abstraction lyrique."
(Bibliographie : Claude Monet par Jean-Jacques Lévêque. ACR Édition, 2004).
"La Falaise à Dieppe" de Claude Monet.
15:25 Publié dans Peinture | Tags : la falaise à dieppe, claude monet, peintre, falaise, à-pic | Lien permanent | Commentaires (1)
15/08/2012
"BOHEMIENS EN VOYAGE" DE BAUDELAIRE
"Bohémiens en voyage
La tribu prophétique aux prunelles ardentes
Hier s'est mise en route, emportant ses petits
Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.
Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
Le long des chariots où les leurs sont blottis,
Promenant sur le ciel des yeux appesantis
Par le morne regret des chimères absentes.
Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
Les regardant passer, redouble sa chanson ;
Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,
Fait couler le rocher et fleurir le désert
Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
L'empire familier des ténèbres futures."
(Charles Baudelaire : extrait des Fleurs du mal).
"La Gitane" de Kees Van Dongen.
Dans son commentaire, Jean-Claude Vincent, cite une toile de Van Gogh : 'Les Roulottes, campement de Bohémiens". Merci, Jean-Claude, pour cette excellente suggestion.
"Les Roulottes, campement de Bohémiens" de Vincent Van Gogh.
08:23 Publié dans Poèmes | Tags : bohémiens en voyage, baudelaire | Lien permanent | Commentaires (2)
13/08/2012
"LEDA ET LE CYGNE" DU CORREGE
Que de tribulations subit ce tableau du Corrège (Antonio Allegri), peintre italien du XVIe siècle qui porta le nom de sa ville natale, Correggio ! "Léda et le Cygne" connut l'Italie, l'Espagne, la Suède, puis parvint entre les mains de Philippe d'Orléans.
Louis, fils de Philippe d'Orléans, s'empressa de faire découper cette toile et donna l'ordre de détruire tout particulièrement la tête de Léda. La tête de la belle mortelle fut entièrement repeinte par Charles Coypel, ce qui permit à cette toile de rester une des plus séduisantes œuvres du Corrège.
Léda, épouse du roi de Sparte, fut aimée de Zeus métamorphosé en cygne afin de la séduire. Elle mit au monde des œufs d'où surgirent deux couples de jumeaux : Castor et Pollux, Hélène et Clytemnestre.
Le Corrège apporta de l'érotisme à ce thème mythologique avec Léda et ses compagnes nues au sortir d'un bain dans un étang de la forêt. Tout est d'une grâce exquise.
Ce tableau est au Kaiser-Friedrich Museum, à Berlin.
"Léda et le Cygne" du Corrège.
19:53 Publié dans La mythologie dans la peinture, Peinture | Tags : léda et le cygne, le corrège, peinture, zeus, érotisme | Lien permanent | Commentaires (2)