08/08/2020
LA POURSUITE DE FRAGONARD
La Poursuite est l'un des quatorze panneaux de la série des Progrès de l'amour réalisée par Jean Honoré Fragonard pour la comtesse du Barry, favorite de Louis XV, qui veut en décorer son pavillon de Louveciennes. Elle y renonce préférant des œuvres de Joseph Marie Vian. Ces quatorze peintures font aujourd'hui partie de la collection Frick à New York.
La Poursuite, primesautière, frivole, gaie et coquine, chante les amours libertines à la faveur des bosquets, accompagnées par le bruissement cristallin des cascades complices. Tout semble légèreté : les personnages, les sentiments, les émotions, les mouvements gracieux des belles dames poursuivies.
Fragonard prouve qu'il sait peindre avec un grand bonheur les scènes galantes !
La Poursuite (1770-1773) de Jean Honoré Fragonard.
16:50 Publié dans Peinture | Tags : la poursuite, fragonard, progrès de l'amour, comtesse du barry, panneau, scènes galantes | Lien permanent | Commentaires (0)
02/07/2020
LES CHEVRIERS DE CASTEL GANDOLFO PAR COROT
À vingt-neuf ans, Jean-Baptiste Camille Corot obtient enfin de son père les moyens de devenir peintre. Nous sommes en 1827. Corot part alors pour Rome. Quatre ans plus tard, il envoie ses œuvres au Salon. Elles sont acceptées mais si mal placées qu'il est difficile de les apprécier. Il affronte mépris et rebuffades. Il se battra pendant vingt ans avant que son art soit apprécié.
Dans la plus pure tradition des paysagistes du siècle, Corot peint à l'antique le repos des Chevriers de Castel Gandolfo. De grands arbres envahissent le tableau sous un ciel gris argenté. Ombres reposantes, verdures sombres parsemées de rares espaces de clarté, personnages au repos, quelques chèvres broutant, et, à l'arrière-plan, des montagnes gris argenté, elles aussi, comme l'eau où se balancent doucement des voiliers.
La paix, le calme, la beauté de ce paysage nous font pénétrer à Castel Gandolfo, la résidence d'été du pape située à quelques kilomètres de Rome. Mais le style de Corot annonce des bouleversements...
Les Chevriers de Castel Gandolfo (1866) par Jean-Baptiste Camille Corot.
11:27 Publié dans Peinture | Tags : les chevriers de castelgandolfo, corot, peintre, paysagiste, résidence d'été du pape | Lien permanent | Commentaires (0)
25/06/2020
"LA VIE DE L'HUMANITE" PAR GUSTAVE MOREAU
Gustave Moreau a conçu une de ses œuvres, mélange du sacré et du profane, La Vie de l'Humanité (1879-1886) comme un polyptique composé de neuf panneaux sur bois, sur trois rangs, et d'un frontispice en demi-cercle.
Il s'inspira des Travaux et les Jours du poète Hésiode (VIIIe siècle av. J.-C.) et de la tradition biblique. Les trois panneaux supérieurs sont dédiés à l'âge d'or personnifié par Adam. Ils représentent l'enfance et sa pureté. Les trois panneaux suivants sont consacrés à l'âge d'argent : la jeunesse incarnée par Orphée, la jeunesse avec ses idéaux poétiques et douloureux. Les panneaux du bas concernent l'âge de fer, avec Caïn. C'est la maturité avec ses souffrances et enfin la mort.
"L'âge d'or, l'âge d'argent, l'âge de fer. J'ai symbolisé", disait Gustave Moreau, "ces différents âges en les divisant chacun en des compositions représentant les trois phases du jour : le matin, le midi, le soir."
Ce polyptique est au Musée Gustave Moreau, à Paris.
(Bibliographie : Symbolisme par Pierre-Louis Mathieu. Éditions d'Art Albert Skira, Genève).
La Vie de l'Humanité (1879-1886) par Gustave Moreau.
09:38 Publié dans Peinture | Tags : la vie de l'humanité, gustave moreau, polyptique, neuf panneaux, les travaux et les jours, hésiode, âge d'or, âge d'argent, âge de fer, adam, orphée, caïn | Lien permanent | Commentaires (0)
05/06/2020
"VERS DORES" PAR NERVAL
"Vers dorés
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant :
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose ;
"Tout est sensible !" Et tout sur ton être est puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie ;
À la matière même un verbe est attaché...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !
Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !"
(Gérard de Nerval).
Reptiles par Maurits Cornelis Escher
10:14 Publié dans Poèmes | Tags : vers dorés, nerval, poème | Lien permanent | Commentaires (0)
07/05/2020
"L'OEIL DU SILENCE" PAR MAX ERNST
Max Ernst, un peintre allemand, naturalisé américain, puis français, nous séduit par une mythologie n'appartenant qu'à lui. La dimension cosmique de son œuvre est attirante. Il peint souvent la nature, la forêt, l'oiseau, la lune. Il est secret et taquin. Son autobiographie ne porte-t-elle pas le sous-titre : "Tissu de vérité et tissu de mensonges" ?
Max Ernst poursuit des études de lettres à l'université de Bonn et s'intéresse à l'histoire de l'art, à la psychologie, à la psychiatrie.
Le tableau L'Œil du silence, réalisé en 1943-1944, attire et effraye à la fois par ses volumes inquiétants dominant une femme, dans un coin... minuscule.
L'Œil du silence (1943-1944) par Max Ernst.
16:35 Publié dans Peinture | Tags : l'oeil du silence, max ernst, peintre, nature, dimension cosmique | Lien permanent | Commentaires (0)