20/06/2019
"LES ALYSCAMPS" PAR PAUL GAUGUIN
Gauguin vit chez son ami Van Gogh et les deux peintres se promènent souvent dans l'antique cimetière des Alyscamps, en Arles. Ils décident de réaliser chacun une toile de ce cimetière, fin 1888.
Gauguin se place à l'extérieur de l'allée aux peupliers où trois personnages, épaule contre épaule, posent. Van Gogh, lui, a peint plusieurs toiles des Alyscamps, cette même année, mais avec des silhouettes en mouvement. Il s'est installé parfois entre les deux rangées de peupliers, parfois à l'extérieur.
Les couleurs, à la fois douces et vives, de Gauguin, ainsi que sa touche légère, contrastent avec la facture en pleine pâte et les traits plus audacieux de Van Gogh. Les deux hommes sont souvent en désaccord, surtout en peinture...
Des écrivains et des poètes, de Dante à Henry James, se sont promenés dans l'allée de la nécropole romaine des Alyscamps. Ce tableau a un charme mélancolique. Les trois personnages, des Arlésiennes, voient couler à leurs pieds le canal de Craponne.
"La touche du pinceau, toujours hachurée, s'arrondit en flammèches, brossant un paysage tout en courbes harmonieuses."
(Bibliographie : Gauguin (Ouvrage collectif, extrait : Les œuvres par Isabelle Cahn. Éditions Adam Biro, 1988).
Les Alyscamps par Paul Gauguin.
17:50 Publié dans Peinture | Tags : les alyscamps, paul gauguin, van gogh, arles, cimetière des alyscamps, canal de craponne | Lien permanent | Commentaires (0)
14/06/2019
"LA CLOCHE FELEE" PAR BAUDELAIRE
"La Cloche fêlée
Il est amer et doux, pendant les soirs d'hiver,
D'écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s'élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume,
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui, malgré sa vieillesse, alerte et bien portante,
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu'un vieux soldat qui veille sous la tente !
Moi, mon âme est fêlée, et lorsqu'en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l'air froid des nuits,
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d'un blessé qu'on oublie
Au bord d'un lac de sang, sous un grand tas de morts,
Et qui meurt, sans bouger, dans d'immenses efforts."
(Charles Baudelaire).
Abbaye dans une chênaie (1809) par Caspar David Friedrich.
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07/06/2019
"LE CHATEAU DES PAPES, AVIGNON" PAR SIGNAC
Paul Signac, un homme extrêmement cultivé, passionné d'art, de littérature, de science et de voyages, fonde avec Seurat le néo-impressionnisme.
Après avoir vécu une grande partie de son existence sur son bateau, "l'Olympia", Signac s'installe à Saint-Tropez.
En 1900, de passage dans la cité papale, il peint "Le Château des Papes, Avignon" en touches "pointillistes", juxtaposant par petits points serrés des couleurs souvent opposées. Au premier plan se trouve le pont Saint-Bénezet. Le coucher de soleil sur le palais est suggéré par un rouge très pur qui parvient à un rose léger. Les nuages verts et bleus semblent apporter leurs nuances délicates au pont.
La théorie divisionniste, si audacieuse, lui permet de peindre en rouge et rose la cathédrale des Doms. Une grande paix et beaucoup d'harmonie émanent de ce tableau.
Le Château des Papes, Avignon par Paul Signac.
17:07 Publié dans Peinture | Tags : le château des papes, avignon, paul signac, touches pointillistes, pont saint-bénezet, peinture, néo-impressionisme | Lien permanent | Commentaires (0)
31/05/2019
"LES CHEVAUX DE NEPTUNE" PAR WALTER CRANE
Admirables Chevaux de Neptune par Walter Crane, une marine mythologique de 1893 ! Les rouleaux de l'océan semblent être le prolongement du corps des chevaux, tous d'un blanc bleuté, en harmonie avec l'écume. Leurs sabots sont palmés, ce qui paraît absolument naturel...
À l'arrière-plan, sa longue chevelure blanche rejetée en arrière par la course, à l'image des crinières des chevaux, Neptune et ses somptueux équidés, dans un même franchissement des vagues, dans un même élan, apportent une extraordinaire vitalité à chacun de leurs mouvements.
Comment ne pas éprouver le désir de monter à cru un de ces splendides chevaux, de s'enivrer d'un galop effréné éclaboussé par les vagues épousant le rythme de cette ardente chevauchée ?
Walter Crane possède une science indéniable de la représentation du mouvement en peinture, de la composition subtile des couleurs et du rythme suggestif des lignes.
Les Chevaux de Neptune (1893) par Walter Crane.
17:01 Publié dans La mythologie dans la peinture, Peinture | Tags : les chevaux de neptune, walter crane | Lien permanent | Commentaires (0)
24/05/2019
"VENUS MARINE" PAR THEODORE CHASSERIAU
Cette Vénus marine (1838) est une incontestable merveille avec sa perfection, sa beauté idéale, sa sensualité et... sa pureté, car elle semble bien innocente cette splendide déesse de la Beauté et de l'Amour. Vénus lève ses bras en corbeille au-dessus de sa tête pour soulever et tordre une lourde chevelure. C'est la représentation de la Femme sublime, de la Femme éternellement belle, l'inspiratrice de tant de peintres, d'écrivains et de poètes...
Théodore Chassériau fut l'élève d'Ingres dès l'âge de douze ans, mais plus tard il suivra l'enseignement de Delacroix qu'il admire. Avec la Vénus marine, le Salon bien conventionnel de 1839 s'imprègne d'une fraîcheur nouvelle. L'écrivain et critique d'art Théophile Gautier écrit : "D'un sentiment exquis et tout à fait original, elle inaugure un type de femme étrange et tout à la fois sensuelle et délicieuse."
Le peintre apporte à ce tableau précieux sa sensualité romantique, un lyrisme empreint de nostalgie, de regrets d'amours perdues ou refusées. Son art est voluptueux et dense.
Vénus marine (1838) par Théodore Chassériau.
18:23 Publié dans La mythologie dans la peinture, Peinture | Tags : vénus marine, chassériau, peinture, sensualité, romantisme, déesse de la beauté et de l'amour | Lien permanent | Commentaires (0)