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16/05/2019

"ENSOR AU CHAPEAU FLEURI" PAR JAMES ENSOR

Dès le premier regard sur cet autoportrait de James Ensor où il s'est représenté le chef couvert d'un chapeau empanaché, enrubanné, orné d'une guirlande de fleurs multicolores, il est difficile de sourire tant son regard lointain révèle de tristesse, d'anxiété, tant son visage est grave et émouvant. Ce tableau, que certains pourraient trouver cocasse, semble être l'image de l'amertume, l'expression silencieuse d'une âme blessée.


Les mascarades, sorcières et squelettes insolites peints par James Ensor ne peuvent faire oublier qu'il fut un prodigieux novateur au talent d'une diversité exceptionnelle.

 

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                       Ensor au chapeau fleuri par James Ensor.

09/05/2019

PERSEPOLIS, RESIDENCE ROYALE INCENDIEE

Êtes-vous tenté par un voyage à Persépolis ? Toutefois, nous ne pourrons voir que les ruines de ce vaste complexe palatial, Persépolis ayant été accidentellement incendiée en 330 av. J.-C. lors de sa conquête par Alexandre le Grand.

 

Persépolis, dont le nom vient de Parsa (aujourd'hui Fârs), l'ancienne dénomination du pays des Perses, était la résidence royale des Achéménides, dynastie qui régna sur l'Empire perse (vers 556 - 330 av. J.-C.), où nous rencontrons successivement :

 

 

. le fondateur des Achéménides, Cyrus II le Grand, qui devint roi des Mèdes et des Perses, en 550 av J.-C., et fit édifier sa résidence royale à Pasagardes où se trouvent les vestiges de nombreux palais aux salles hypostyles.

 

. Cambyse II, fils aîné de Cyrus II, conquit l'Égypte sur Psammétique III qu'il fit mettre à mort (525 av. J.-C.).

 

. Darios Ier devint roi de Perse après un complot. Grand organisateur et créateur, il fit élaborer la route Royale des Sardes à Suse, route que parcouraient les courriers impériaux, creuser le canal du Nil à la mer Rouge et frapper les premières monnaies perses, les dariques. Au début de son règne, Darios Ier fonda la ville royale de Persépolis. 

 

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                 Persépolis (classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO)

 

 

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                                              Darios Ier (vase grec)

 

. Xerxès Ier, fils de Darios Ier, écrasa les révoltes de l'Égypte et de Babylone, vainquit les Grecs aux Thermopyles, et prit Athènes. Il périt assassiné.

 

. Artaxerxès Ier signa avec les Athéniens la paix de Callias (449 av. J.-C.) qui mit fin aux guerres médiques opposant les Grecs à l'Empire perse, conflits qui furent incessants de 490 à 449 av. J.-C..

 

. Xerxès II, fils d'Artaxexès Ier, lui succéda en 424 av. J.-C. et ne régna qu'un an.

 

. Darios II Okhos, fils d'Artaxexès Ier, succéda à Xerxès II. 

 

. Artaxexès II, fils aîné et successeur de Darios II. Dès son avènement, il dut lutter contre la révolte de son frère Cyrus le Jeune à la tête de dix mille soldats grecs. Artaxexès II le vainquit à Counaxa, près de Babylone. Cyrus fut tué.

 

. Artaxexès III, fils et successeur d'Artaxexès II. Il rétablit l'autorité royale sur les satrapes d'Asie occidentale et reconquit l'Égypte.

 

. Oarsès (ou Arsès), le plus jeune fils d'Artaxexès III, ne régna que de 338 à 336.

 

. Darios III Codoman, le dernier roi achéménide, périt sans héritier en 330. Alexandre le Grand lui infligea une défaite en 333, à Issos, ancienne ville de Cilicie, et, en 331, lors de la bataille d'Arbèles, ancienne ville d'Assyrie. Darios III s'enfuit devant son vainqueur et fut assassiné en 330 av. J.-C. par ses satrapes.

 

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Persépolis vue d'oiseau par Charles Chipiez (1884)

 

Persépolis, grandiose complexe palatial, est le plus parfait exemple de l'architecture achéménide avec une salle du trône, l'apadâna, de plan carré, hypostyle (dont le plafond est supporté par une multitude de colonnes.

 

Persépolis est dans la lignée des constructions de Cyrus II le Grand à Parsagades. De multiples sculptures représentant des scènes mythologiques, des porteurs d'offrandes, etc., fusion des œuvres des différentes parties du monde oriental, témoignent de l'éclectisme des souverains achéménides en matière d'architecture et d'art.

 

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Chapiteau de colonne à protomés* de griffons

dans l'allée des processions

 

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Persépolis dans les années 1920 (photographie de Harold F. Weston)

 

* protomé : (archéologie) élément décoratif constitué par un buste humain ou un avant-train d'animal.

 

(Source photographique : Wikipédia).

03/05/2019

"PROSERPINE AUX ENFERS" PAR ROSSETTI

Une toile de Dante Gabriel Rossetti, un des fondateurs du mouvement préraphaélite, représente la déesse de la germination des plantes, devenue reine des enfers : Proserpine aux Enfers.

 


La tristesse de cette magnifique créature, son regard perdu dans une contemplation intérieure désespérée, tragique, un renoncement aux joies de la Terre, aux richesses de la Nature, que l'on peut lire sur son visage si fin où le nez un peu long et les lèvres charnues apportent un charme surprenant, voire inquiétant, et sa sensualité vénéneuse retiennent l'attention.

 



C'est une femme d'une beauté fascinante qui posa pour Rossetti et qui en fut l'idole exclusive : Jane Morris Burden, l'épouse du peintre William Morris.

 


Ce tableau recrée le mythe de Proserpine, fille de la déesse des moissons, qui après avoir été enlevée par Pluton, le dieu souverain des Morts, et transportée dans son royaume sous terre, fut enfermée dans une chambre. Un sonnet affiché tout en haut de la toile apporte un élément littéraire à cette pièce inquiétante où un miroir, à l'arrière-plan, semble éclairer le visage et le cou de la jeune femme. Elle vient de mordre dans un fruit, une grenade laissée là à son intention. Elle ignore qu'en goûtant un aliment appartenant au monde souterrain, elle s'unit au royaume de Pluton.

 


"... les plis du vêtement de la déesse s'organisent en une grande arabesque liée à la ligne du cou et au mouvement du bras, et une maléfique vapeur d'encens, ou d'opium, sort de la cassolette..."

 

(Bibliographie : Art Nouveau. Textes de Jean-Paul Bouillon (Éditions d'Art Albert Skira, Genève, 1994).


 

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                           Proserpine aux Enfers (1873-1877)

                                   par Dante Gabriel Rossetti.

25/04/2019

"LE CHEVAL BLANC" PAR GAUGUIN

Paul Gauguin, écœuré de l'Occident qu'il déclare "pourri par la civilisation industrielle", part pour Tahiti. Là, il s'émerveille devant la beauté des indigènes et des paysages qu'il peint avec des couleurs vives et intenses éloignées de la réalité.

 


Le Cheval blanc (1898) représente, au premier plan, un cheval dont la robe a des reflets verts -de la couleur des fourrés qui l'entourent- buvant de l'eau dans un mouvement gracieux de la tête. Au fond, un cavalier sur un cheval rouge se distingue à travers des branches d'arbres bleus. Un pan de ciel d'un magnifique bleu sombre se glisse entre verdures et branchages.

 


Gauguin peint des Tahitiens intimement liés à une nature luxuriante dans un paradis terrestre qu'il évoque librement à l'aide de couleurs irréelles.

 

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                      Le Cheval blanc (1898) par Paul Gauguin.  

18/04/2019

"L'APOTHEOSE D'HOMERE" PAR INGRES

L'Apothéose d'Homère (1827) symbolise idéalement l'harmonie entre les Arts et les Lettres.

 


Grand Prix de Rome en 1801, Ingres reste dix-huit ans en Italie. De retour en France, il ouvre son atelier en 1824 et devient le chef de l'école classique face au romantisme.

 


Au centre de l'Apothéose d'Homère, l'auteur légendaire, divinisé, vêtu d'une tunique blanche, est assis, tenant le bâton qui ne le quitte jamais car le poète épique était aveugle, dit-on. L'Univers, représenté par une jeune femme ailée, tient une couronne de laurier au-dessus de la tête de l'illustre conteur entouré de personnages antiques et modernes lui offrant des symboles de la création artistique et littéraire. Voici rassemblés Hérodote, Sophocle, Socrate, Platon, Raphaël, Poussin, Michel-Ange, Shakespeare, Boileau, Corneille, Racine et, à droite du tableau, Molière qui se tourne vers nous.

 

Assises sur les marches où siège le poète déifié, deux allégories représentent l'Iliade et l'Odyssée. À l'arrière-plan, un temple apporte un ton plus sombre à cette toile où dominent les couleurs rouges, bleues, vertes, blanches ou jaunes des tunique.

 



Autour de la Méditerranée et de la Mer Égée, sept cités se disaient la patrie d'Homère. Le poète épique aurait vécu au IXe siècle avant J.-C., mais l'Iliade daterait du VIIIe siècle et l'Odyssée du VIIe siècle avant  J.-C. Homère a-t-il réellement existé ou bien serait-il un mythe ? Un mythe qui inspira de nombreux peintres et sculpteurs...

 

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                        L'Apothéose d'Homère (1827) par Ingres.