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17/10/2012

"LE CHAMP DE BLE AUX CORBEAUX" DE VAN GOGH

En  quittant Auvers-sur-Oise, nichée dans une vallée, le promeneur atteint un plateau, la plaine des blés, où Vincent Van Gogh peint des champs de blés mouvants. Ses toiles laissent éclater leurs couleurs : l'émerveillement des jaunes lumineux, les cris hardis des verts vifs, la mélancolie des nuages bleutés, la souffrance des ciels d'un bleu profond emplis de tourbillons, l'angoisse du peintre symbolisée par le vol des corbeaux noirs comme les ténèbres d'un désespoir où il sombre chaque jour davantage, seul, sans pourtant que son génie en souffre.

 

Lorsque Van Gogh se tire une balle dans la poitrine, c'est dans sa chambre mansardée qu'il veut mourir, près de Théo, son frère, son protecteur et l'acheteur de ses tableaux. Théo meurt un an plus tard, après avoir sombré, lui aussi, dans la folie.

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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                           "Le Champ de blé aux corbeaux" (1890) de Vincent Van Gogh.

                                               (Van Gogh Museum, Amsterdam)


 

"LES OLIVIERS" DE VAN GOGH

 

Des oliviers brûlés par le soleil, troncs tordus sous le mistral, s'extirpent d'un sol en harmonie avec les couleurs des nuages semblables à d'étranges soleils, les mêmes soleils qui embrasent toujours si intensément le cœur de Vincent Van Gogh. Vincent qui peint pour ne pas mourir, Vincent qui meurt de vivre...

 

"L'olivier, arbre de paix. Pas la paix du tombeau comme le cyprès, mais la paix qui nous permet de vivre avec les autres hommes... Voilà un cheminement qui se vit, qui se peint. Sans doute, Vincent a représenté aussi d'autres arbres : pins du jardin de Saint-Paul, platanes et ormes de Saint-Rémy... Mais cyprès et oliviers sont travaillés, eux, par séries, par "saisons". Ce sont les totems de Vincent incarcéré. Entre eux il y a un mouvement alternatif. Tantôt les cyprès comme retraite loin des hommes : quand il est cyprès, il vit au ralenti dans le monde des morts. Tantôt l'olivier comme retour vers la vie, acceptation des règles communes. Quand il est du côté des oliviers, il tourne ses forces vers le dehors." (Roland Pécout).

 

"Toute la surface du tableau est emplie d'un unique mouvement. Le même trait onduleux du pinceau donne forme au sol, aux arbres et au ciel et confère à l'œuvre son unité. Les trois teintes principales, ocre, verte et bleu, sont douces, réservées et affaiblissent les contrastes de couleurs. Les fortes lignes des branches se retrouvent dans les modèles d'arabesques de la surface du ciel plus adoucie, [...] tout est en harmonie. Cet équilibre de tons chauds et froids crée une note de calme ainsi qu'une atmosphère irréelle." (Ingo F. Walther).

 

(Bibliographie : . Itinéraire de Van Gogh en Provence de Roland Pécout. Les Éditions de Paris, 1994).

. Van Gogh d'Ingo F. Walther (édition originale : Benedikt Taschen, 1987. Traduction française : Catherine Jumel).

 

(Écrit par Améthyste)

 

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"Les Oliviers" (1889) de Vincent Van Gogh

(Museum of Modern Art, New York)

 

"EFFET DE NEIGE A ARLES" DE VAN GOGH

Vincent Van Gogh a vingt-cinq ans lorsqu'il arrive dans le Borinage wallon, l'enfer des terrils, pour accomplir un semestre d'évangélisation qui lui a été accordé grâce à son père pasteur. Il plonge au fond de la souffrance, celle des autres et aussi la sienne... Saint ou fou, qui peut déjà le dire ? Il donne ses vêtements, soigne les mineurs blessés, vit de pain sec et d'eau afin de nourrir les animaux errants.

 

Dans l'âme si cruellement déchirée de Vincent Van Gogh couve une lueur, une étoile : "le sentiment esthétique, le salut par l'art". Cette étoile deviendra un soleil lancinant, un soleil dévorant, celui de la Crau d'Arles. À vingt-sept ans, il commence son apprentissage de peintre, puis il s'acharnera au travail jusqu'à sa mort, dix ans plus tard.

 

Au premier plan d'"Effet de neige à Arles", un champ disparaît sous une couche de neige étincelante, des arbres aux branches dépouillées semblent adresser une incantation à un ciel d'une intense pureté. La neige s'étend presque jusqu'à l'infini, une neige d'un blanc bleuté, telle une mer azurée dont l'écume, lentement, prendrait possession.

 

(Bibliographie : Itinéraire de Van Gogh en Provence de Roland Pécout (Les Éditions de Paris, 1944).

 

Un extrait de : "En Arles" de Paul-Jean Toulet me paraît être le bienvenu pour accompagner ce tableau :

 

"Lorsque tu sens battre sans cause

Ton cœur trop lourd ;

Et que se taisent les colombes ;

Parle tout bas, si c'est d'amour,

Au bord des tombes."

 

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                    "Effet de neige à Arles" de Vincent Van Gogh.

                               (Collection privée, Londres)


12/10/2012

"APOLLON VAINQUEUR DU SERPENT..." DE DELACROIX

"Apollon vainqueur du serpent Python" de Delacroix

  

 

Quand Eugène Delacroix apprend que la tâche grandiose de terminer le décor de la voûte dans la Galerie d'Apollon, au Louvre, lui est confiée, rapidement il conçoit le projet d'"Apollon vainqueur du serpent Python". Cette œuvre (1850-1851) ornera le plafond du centre.

 

 


Apollon, surgi du cœur d'un embrasement solaire, debout dans son char entraîné par quatre chevaux emballés, décoche ses flèches vers le serpent Python agonisant dans les ténèbres et les eaux du Déluge. Le serpent, se tordant furieusement en replis gigantesques, entouré de monstres et des cadavres de ses victimes, crache une épaisse fumée noire.

 


À l'opposé, parmi les déesses et les dieux, dont Vénus, Minerve, Mercure, Hercule, certains observent le combat tandis que d'autres se précipitent vers Apollon. Au-dessus du char d'Apollon et d'un halo de feu, la Victoire semble planer dans un ciel embrasé aux côtés de la messagère des dieux, Iris, qui déploie une écharpe pourpre.

 


Baudelaire témoigne ainsi du travail acharné de Delacroix pour achever ses fresques :
"Dans les dernières années de sa vie, tout ce que l'on appelle plaisir en avait disparu ; un seul, âpre, exigeant, terrible, les ayant tous remplacés, le travail, qui alors n'était plus seulement une passion, mais aurait pu s'appeler une fureur."

 

(Écrit par Améthyste)

 

 

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"Apollon vainqueur du serpent Python" (1850-1851)  d'Eugène Delacroix.

 

(Description : Français : Palais du Louvre - Galerie d'Apollon -

Eugène Delacroix : "Apollon terrassant le serpent Python"

Date : 6 avril 2012 - Source : Travail personnel - Auteur : MOSSOT).

  

EUGENE DELACROIX ("AUTOPORTRAIT AU GILET VERT")

J'éprouve une immense admiration pour Eugène Delacroix, peintre romantique.  Son œuvre tout entier est imprégné du terrible duel qu'il mena contre les ardeurs sombres dont sa conscience ressentait douloureusement secousses et remous.

 


Arsène Houssaye, homme de lettres français, dans Confessions, décrivait ainsi Delacroix : "ces yeux profonds défient les rayons du soleil [...] cette bouche est dédaigneuse mais la bonté s'y révèle. Les joues sont sillonnées par les passions de l'art. L'âme se recueille, mais, au moindre choc, elle va éclater comme le tonnerre."

 

 

Les contemporains de Delacroix ont évoqué ses luttes farouches contre le caractère sauvage d'une partie de sa personnalité dont il fut vainqueur grâce à toutes les ressources de son énergie et de sa volonté : "Vie épanouie, aboutie, s'élaguant ici, compensant et sublimant là, elle réussit la conciliation finale qui fera sa richesse et son harmonie."

 


Il émanait de lui "quelque chose du tigre ou du sauvage, et une dignité disciplinée et froide, raffinée dans la grâce la plus aisée." Baudelaire, évoquant ce grand maître, notait : "Un cratère de volcan artistiquement caché par des bouquets de fleurs".

 

 

 

Chez Eugène Delacroix, l'éternelle dualité est à son maximum : lumière et ombre... Il écrit dans son Journal : "Si l'âme n'avait à combattre que le corps ! mais elle a aussi de malins penchants, et il faudrait qu'une partie, la plus mince, mais la plus divine, combattît l'autre sans relâche".

 

Ses tableaux, images de sa vie profonde, retracent les épisodes de ses luttes.

 

(Bibliographie : Dialogue avec le visible de René Huyghe, de l'Académie française. Flammarion, 1955).

 

(Écrit par Améthyste)

  

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              "Autoportrait au gilet vert" (1837) d'Eugène Delacroix.