29/06/2013
RENE MAGRITTE
René Magritte (1898-1967) est un peintre belge dont l'œuvre fut fort contestée avant de connaître la popularité qu'elle a obtenue de nos jours.
"L'Assassin menacé", toile de grandes dimensions, environ deux mètres de large, montre une qualité d'exécution étonnante - Magritte avait vingt-huit ans lorsqu'il la réalisa -.
"Il est vrai qu'elle tire pratiquement toutes ses ressources de ce goût mélodramatique du suspense dont la fascination opérait sur l'artiste par l'intermédiaire des romans populaires du genre de Fantômas - voire des livraisons à bon marché d'aventures policières comme celles de Nick Carter - et de leur traduction cinématographique dans les serials américains ou français. Par là aussi elle est très certainement l'une des moins surréalistes de cette période dans la mesure même où, suggérant toute une histoire dont elle n'évoquerait qu'un moment, elle mériterait de se voir qualifiée de "littéraire". Ce qui la sauve, bien entendu, c'est l'extraordinaire qualité - d'une précision tout onirique, d'une rêveuse fermeté - de la réalisation..."
Les personnages masculins de Magritte, correctement vêtus, cravatés, portant chapeau melon, sont la réplique exacte du peintre dans sa vie quotidienne. En effet, il refusait toute excentricité dans son apparence et dans sa vie privée, contrairement à Gauguin ou à Dali. Il n'a pas voulu poursuivre dans ce genre de peinture bien qu'une suite à "L'Assassin menacé" lui eût apporté une rapide notoriété. Une dizaine d'années plus tard il parvenait à imposer sa vision poétique des objets et la place imaginaire qu'il leur destinait dans son monde empli de mystère.
(Bibliographie : Magritte de José Pierre (Éditions Aimery Somogy).
(Écrit par Améthyste)
"L'Assassin menacé" de René Magritte.
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04/05/2013
"UN PHILOSOPHE LISANT" DE FRAGONARD
Un homme très âgé, à califourchon sur une chaise, un bras posé sur des centaines de feuilles, une main crispée sur le dossier de sa chaise, déchiffre fébrilement, le regard presque halluciné, un grimoire posé sur sa table de travail. Plus rien n'existe pour lui, hormis le Savoir, sa nourriture spirituelle, qu'il cultivera jalousement jusqu'à son dernier souffle.
"Venant de la gauche, de derrière la tête du vieillard, la lumière dramatise cette image de l'action, glissant le long des arêtes où elle trouve à courir, plis des vêtements, tranches du livre, mèches de cheveux, saillies des doigts et du visage. Mais tel est l'étonnant renversement que permet le jeu pictural de Fragonard : quoique dérivant d'une source naturelle la lumière semble aussi bien éclairer le livre qu'en émaner. Ce double éclairage, à la fois intérieur et extérieur, physique et spirituel, est le secret de langage inventé par le peintre pour donner à son image toute sa richesse dynamique."
(Bibliographie : Fragonard, l'instant désiré par Florian Rodari (Éditions Herscher, Paris, 1994).
(Écrit par Améthyste)
"Un Philosophe lisant" (vers 1769) de Jean Honoré Fragonard
(Kunsthalle, Hambourg).
14:21 Publié dans Peinture | Tags : fragonard, un philosophe lisant | Lien permanent | Commentaires (2)
27/04/2013
"OANNES" D"ODILON REDON
Odilon Redon (1840-1916), peintre, dessinateur et graveur de l'étrange, du "fantastique", disait que ses dessins nous placent, "ainsi que la musique, dans le monde ambigu de l'indéterminé". Redon, avec ses deux mille œuvres, accomplit un itinéraire conduisant de l'Enfer au Ciel.
Monstre mythique, Oannès, moitié homme et moitié poisson, aurait civilisé la Chaldée. Certains l'identifient à plusieurs divinités de l'Asie.
Odilon Redon donne une forme serpentine à la partie poisson de la créature.
"Oannès, la Mort verte, l'Homme au serpent... autant de titres qui indiquent que ces œuvres appartiennent au cycle de la Nuit, aux songes anciens du mal et de la mort."
Mais, étrangement, cette toile revêt les couleurs de la vie grâce à des accords chromatiques aux irradiations d'aurore pour lesquels Redon abandonne les forces maléfiques et s'élance vers des visions paradisiaques.
(Bibliographie : Redon par Alec Wildenstein. Éditions de Vergeures, Paris, 1982).
(Écrit par Améthyste)
"Oannès" (1905-1906) d'Odilon Redon
Gemeentemuseum, La Haye.
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20/04/2013
"UN COIN DE TABLE" DE FANTIN-LATOUR
Henri Fantin-Latour (1836-1904), peintre et lithographe français, réalisa des portraits individuels ou collectifs tels que "l'Atelier des Batignolles" en hommage à Édouard Manet, et "un Coin de table" où l'on voit assis autour de la table, de gauche à droite : Paul Verlaine, Arthur Rimbaud, Léon Valade, Ernest d'Hervilly et Camille Pelletan. Debout : Pierre Elzéar, Émile Blémont et Jean Aicard.
En 1860, Fantin-Latour, âgé de vingt-quatre ans, se spécialisa dans les natures mortes afin de gagner sa vie. Il avait déjà fait deux séjours en Angleterre où ses tableaux de fruits, de fleurs, peints avec une maîtrise exceptionnelle, rencontraient un vif succès alors qu'il était à peine connu en France.
Il réalisa aussi des toiles inspirées par la musique et des allégories de personnages féminins. Mais ce n'est que dans les années 1890, l'opinion française appréciant enfin son œuvre, qu'il put peindre ses natures mortes par plaisir, libéré des contraintes matérielles.
(Écrit par Améthyste)
"Un Coin de table" (1872) de Henri Fantin-Latour.
16:27 Publié dans Peinture | Tags : henri fantin-latour, un coin de table, peintre, lithographe | Lien permanent | Commentaires (1)
23/03/2013
"L'ORAGE"OU "LA CHARRETTE EMBOURBEE" DE FRAGONARD
Jean Honoré Fragonard (1732-1806), peintre et graveur français, fut l'élève de Boucher à Paris. Prix de Rome à vingt ans, il s'imprégna de l'art italien. Il étudia Rembrandt, Hals, Rubens et décora des hôtels particuliers.
Ce virtuose, peintre de l'amour, dont les scènes galantes irradient la joie de vivre, savait aussi peindre avec passion le désordre, la confusion, la peur ainsi qu'il le prouve dans "L'Orage" ou "La Charrette embourbée".
Tandis que la fureur des éléments se déchaîne, bergers et bouviers luttent contre l'orage menaçant. Par touches floconneuses, Fragonard mêle les cieux tourmentés, les nuages sombres annonciateurs d'un évènement effrayant, et les faibles moutons affolés. La bâche qui tente de s'envoler pour échapper au cataclysme proche intensifie ce désordre.
Il me semble entendre les encouragements des hommes à leurs bêtes, les bêlements, les aboiements, les meuglements et, dominant toute cette confusion, les sinistres grondements des cieux en colère, amplifiés par de sauvages bourrasques.
(Écrit par Améthyste)
"L'Orage" ou "La Charrette embourbée" (vers 1759) de Jean Honoré Fragonard.
16:11 Publié dans Peinture | Tags : fragonard, peintre, l'orage, la charrette embourbée, graveur | Lien permanent | Commentaires (3)