08/06/2017
LE SYMBOLISME DE FERDINAND ROUCHTCHITZ
Voici Nec mergitur, où un bateau fantastique, dont la proue ressemble à une gueule écarlate s'entrouvrant pour s'abreuver de vagues monstrueuses qui reflètent les voiles rougeoyantes, symbolise le "Hollandais volant", le plus célèbre des vaisseaux fantômes, condamné à errer sur les océans pour l'éternité.
(Écrit par Améthyste)
Nec mergitur (1904-1905) par Ferdinand Rouchtchitz
(Musée des Beaux-Arts de Lituanie).
11:22 Publié dans Peinture | Tags : ferdinand rouchtchitz, nec mergitur, hollandais volant, vaisseau fantôme | Lien permanent | Commentaires (0)
01/06/2017
"LE FOU ERRANT" PAR JEROME BOSCH
Le Fou errant est l'un des épisodes du triptyque Le Char de foin créé par Jérôme Bosch. Les volets fermés de l'œuvre comportent cet aliéné vagabond.
En réalisant Le Char de foin qui date de sa "période de maturité", entre 1485-1490 et le début du XVIe siècle, Jérôme Bosch peint, par la représentation du cortège qui accompagne le char, la marche de l'humanité traversant, jusqu'à sa perte fatale, la folie des délices de la vie terrestre.
Le Fou errant, un vagabond au visage inquiet, vêtu de loques, sa hotte maintenue sur son dos par une bandoulière lui enserrant le buste, un bâton à la main, va s'engager sur un petit pont.
"Son vêtement, sa démarche, le chien qui le menace sont conformes à l'iconographie traditionnelle du "mat", le fou du jeu de tarots. Il figure l'homme traversant le monde sans souci du sort de son âme, dans une inconscience semblable à celle de la folie. Dans ce paysage presque monochrome où seuls les fonds apportent une note bleue, on voit les traces du mal dont il est le théâtre : ossements dépouillés de leur chair par les oiseaux, voleurs détroussant un passant, danseurs s'abandonnant aux rythmes de l'obscène cornemuse, au loin le gibet." (J. Combe).
Ce triptyque a appartenu aux collections du roi d'Espagne Philippe II.
(Bibliographie : Jérôme Bosch. Tisné, éditeur - Amis des Arts, 1963).
(Écrit par Améthyste)
Le Fou errant par Jérôme Bosch (Musée du Prado, Madrid).
15:45 Publié dans Peinture | Tags : jérôme bosch, le fou errant, triptyque le char de foin | Lien permanent | Commentaires (0)
17/05/2017
GAUGUIN ET LES ECRIVAINS
Madame Rachilde Vallette, l'épouse du fondateur du "Mercure de France", revue littéraire créée en 1889 par Alfred Vallette et des écrivains attachés au symbolisme, était une auteure prolifique dont les ouvrages faisaient scandale. Pour l'illustration de son livre Madame la Mort la commande fut passée à Paul Gauguin. Le peintre réussit à se glisser fort habilement dans l'esthétique symboliste, usant de traits allusifs, de sinuosités inquiétantes, d'atmosphères mystérieuses et troublantes.
Paul Gauguin fréquentait le Café Voltaire à Paris, où il rencontra Jean Moréas, Jules Renard, Verlaine, Henri de Régnier, Maurice Barrès et Paul Fort. Aux "mardis" de Mallarmé, il écoutait André Gide, Paul Valéry, Pierre Louÿs... Le peintre se sentait un peu étouffé dans "ce climat bourgeois [...] si éthéré dans le verbe."
"André Gide, comme Flaubert quelque temps avant, accomplissait un voyage à travers la Bretagne, à ce rythme de lenteur propice à l'observation, à la véritable découverte du site, au pas du pèlerin, et, passant par le Pouldu, échoua dans l'auberge de Marie-Poupée occupée alors par Gauguin et ses amis.
À l'heure du repas il avait demandé à être servi en leur compagnie. "Ils montrèrent du reste que je ne les gênais guère, c'est-à-dire qu'ils ne se gênèrent point. Ils étaient tous trois pieds nus, débraillés superbement, au verbe sonore. Et, durant tout le dîner, je demeurai pantelant, gobant leurs propos, tourmenté du désir de leur parler, de me faire connaître, de les connaître et de dire à ce grand à l'œil clair que ce motif qu'il chantait à tue-tête, et que les autres reprenaient en chœur, n'était pas de Massenet, comme il le croyait, mais de Bizet. Je retrouvais l'un d'eux plus tard chez Mallarmé : c'était Gauguin"."
(Bibliographie : Paul Gauguin par Jean-Jacques Lévêque. ACR Édition, 2003).
(Écrit par Améthyste)
Madame la Mort par Paul Gauguin.
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10/05/2017
"TEMPETE DE NEIGE SUR MER" DE TURNER
"Tempête de neige sur mer" de William Turner.
"Par son imprécision mouvante, l'image artistique est surtout poésie ; elle se fait alors le truchement des pulsions et des élans, des forces confuses et ardentes que le peintre sent vivre en lui !" (René Huyghe).
William Turner (1775-1851), peintre britannique, se dirige très tôt vers le paysage et l'aquarelle. Il réalise de nombreuses études de la campagne anglaise. Puis, il aborde l'huile, influencé par les paysagistes classiques et surtout par Claude Lorrain. Il recherche des effets de lumière de plus en plus audacieux tandis que ses sujets se dématérialisent jusqu'à l'abolition presque intégrale des formes.
(Bibliographie : L'Art et l'Âme de René Huyghe de l'Académie française (Flammarion, 1980).
(Écrit par Améthyste)
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02/03/2017
"IVAN TSAREVITCH ET LE LOUP GRIS" PAR VASNETSOV
Victor Vasnétsov, s'inspirant de l'art et de l'architecture de la Russie ancienne, participa au développement d'un romantisme national. Puis il fut attiré par une interprétation romantique et littéraire du folklore avec ses contes, ses légendes et ses mythes. Ses toiles font revivre la Russie du XVIIe siècle, elles veulent échapper au prosaïsme et s'épurer.
Voici Ivan Tsarevitch et le loup gris (1889). S'enfuyant dans une course folle au travers d'une forêt épaisse, un loup gigantesque, les yeux injectés de sang par l'effort, emporte sur son dos une jeune fille, triste et passive dans les bras d'un preux chevalier. Le glaive que l'homme porte au bout d'une chaîne en bandoulière semble se diriger vers d'invisibles poursuivants. Ivan Tsarevitch scrute anxieusement les alentours. Un arbuste fleuri, à droite, tente d'apporter une note rassurante au drame qui se joue.
Ivan Tsarevitch et le loup gris (1889) par Victor Vasnétsov.
16:07 Publié dans Peinture | Tags : ivan tsarevitch et le loup gris, victor vasnétsov, loup gris, romantisme, folklore | Lien permanent | Commentaires (0)